Réforme du code électoral : Bennoo met Bécaye Diop hors-jeu

Tant que Bécaye Diop présidera les travaux sur le toilettage, les opposants réunis au sein de Bennoo n’y prendront pas part. Ils l’ont fait savoir, hier, en réaction aux propos du ministre de l’Intérieur tenus à Touba. ‘Nous récusons définitivement la présidence de nos concertations par le ministre de l'Intérieur ou par son représentant.

Le ministre de l'Intérieur et la coalition Sopi ne peuvent pas être en même temps juge et partie. Ils ont montré leur partialité’. Ces propos sont d’Ousmane Tanor Dieng qui a porté la voix des leaders de Bennoo Siggil Senegaal, au sortir de leur réunion d’hier, portant sur le retrait des représentants de leur Coalition de la rencontre sur le toilettage du code électoral. En lieu et place du ministre de l’Intérieur, les opposants proposent une personnalité neutre à même de ‘pouvoir modérer les consultations et d’arbitrer entre des positions antagoniques’. Amath Dansokho et Cie d’interpeller, ouvertement, le président de la République pour, disent-ils, que ‘lui-même réponde à cette question de confiance’.

 Ainsi que sur ‘ce que sera le statut de discussions auxquelles nous pourrions aboutir à la fin de nos discussions’, ajoute M.Dieng. Selon qui, il ne sera pas question, après avoir discuté pour aboutir à un consensus, qu'Abdoulaye Wade, unilatéralement, change les conclusions auxquelles les différents partis auront abouti. Le secrétaire général du Ps de rappeler à propos du choix d’un ministre de l’Intérieur neutre, le cas du général Lamine Cissé. Mieux, selon Tanor, ‘le directeur général des élections (Cheikh Guèye, Ndlr) c'est nous qui l'avons envoyé au ministère de l'Intérieur.

Mais on l'avait choisi sur la base d'un statut. C'est un inspecteur général d'Etat. Son statut lui permettait une certaine indépendance. On n'a pas arrêté en ce moment-là la procédure que nous avions mise en œuvre. Parce que, à la suite, nous avons désigné un général à la retraite (Lamine Cissé, Ndlr) pour être à la tête du ministère de l'Intérieur’. Le patron des socialistes divise le Sénégal politique en deux camps : ‘celui auquel nous appartenons (Bennoo Siggil Senegaal) qui recherche des élections transparentes, sincères, régulières qui puissent garantir la paix civile’. De l'autre côté, explique Tanor Dieng, ‘Abdoulaye Wade et la coalition Sopi qui, au contraire veulent un hold-up pour créer une situation qui leur permette de détourner, de voler les élections et de confisquer le suffrage des Sénégalais’.

Mais, c’est peine perdue car ‘on ne peut pas l'accepter, il faut que les Sénégalais le comprennent comme cela’, avertit le socialiste en chef. Non sans accuser Wade d’être à la source d’un tel système. ‘Il avait déjà dit au mois de mars à Paris que ce qui lui était arrivé pour les élections locales ne lui arrivera plus jamais’, rappelle Dieng. Suffisant selon les opposants pour se convaincre que le chef de l’Etat se prépare à confisquer le vote des Sénégalais. Autre élément de référence qui fonde les leaders dans leur conviction, ‘c'est que le dialogue qu'il avait voulu entre lui et l'opposition a été bloqué parce qu’on lui avait posé la question de confiance. A savoir : quel sera le statut des conclusions auxquelles nous aboutirions à la suite de nos discussions. Depuis que cette question a été posée, il a indiqué clairement que lui ne pouvait pas s'engager à donner par la suite un contenu législatif et réglementaire aux conclusions’, rappelle M. Dieng. Selon qui, c’est le même problème qui a été posé lorsqu'il s'est agi de discuter de la durée de la compagne électorale.

Car, ‘dire que les décisions sur cette question relèvent du pouvoir discrétionnaire du président de la République sous-entend que ce n'est pas la peine d'aller à des discussions’. Voilà pourquoi, poursuit le patron des socialistes, ‘nos mandataires ont eu parfaitement le droit de suspendre leur participation aux discussions. Et nous endossons une telle position’. …et s’opposent à toute interdiction de diffuser les résultats La sortie du ministre de l’Intérieur portant interdiction à la presse de diffuser les résultats des bureaux de vote est un véritable pavé dans la mare. A Bennoo Siggil Senegaal, les leaders n’entendent pas accepter une telle décision. Mieux, Abdoulaye Bathily, Tanor Dieng, Moustapha Niasse etc. assurent qu’ils s’y opposeront.

 ‘On prendra des dispositions partout pour que les bureaux de vote soient fermés à 18 h’, a fait savoir Ousmane Tanor Dieng. ‘Il faut qu'Abdoulaye Wade comprenne que nous ne pouvons pas accepter qu'il soit interdit à la presse de diffuser les résultats des bureaux de vote contenus dans des procès-verbaux et qui sont déjà affichés’, déclare-t-il. Selon les opposants, la presse ne proclame pas de résultats mais diffuse des procès-verbaux issus des bureaux de vote.