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RACCOURCI - Scénario dans le camp de la coalition Sopi 2007 : Vers un coup d’Etat électoral au premier tour

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RACCOURCI - Scénario dans le camp de la coalition Sopi 2007 : Vers un coup d’Etat électoral au premier tour

Ce n’est pas seulement un slogan de campagne, une simple clause de style propagandiste ou électorale, lorsque, comme un leitmotiv, le camp de la coalition Sopi 2007 continue à clamer urbi et orbi que Me Wade sera réélu dès le premier tour. En vérité, derrière ces «certitudes» prémonitoires et/ou politico-électorales, se prépare tout un plan plus ou moins sophistiqué pour faire avaler la pilule d’une victoire de Wade au 1e tour, alors que tout semble indiquer que l’on s’achemine vers un inévitable second round, au regard de certains sondages sous le coude et de quelques confidences de bulletins de renseignements généraux.

Après plus d’une semaine de campagne et de prestations des différents candidats sur l’échiquier électoral, des sondages réservés à un usage strictement privé et des bulletins de renseignements généraux convergent sur un point : un second tour est inévitable, si toutes les conditions de transparence sont respectées. Alors que certains résultats établissent que le Président sortant, Me Wade, fera partie du duo gagnant, d’autres, par contre, placent ce dernier tout au plus à la troisième place, derrière soit le candidat socialiste Ousmane Tanor Dieng, soit celui de la coalition Dekkal Yaakar, Idrissa Seck. La très forte probabilité qu’il y ait un second tour à l’issue du scrutin du 25 février, a eu, comme effet entre autres, de sonner l’alerte au niveau d’un cercle restreint de la coalition Sopi, avec comme directive de centrer géométriquement les critiques sur Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, dans une moindre mesure, d’autant plus que ces «socialistes» constituent une «sérieuse menace pour la réélection Me Wade, dès le premier tour». Un de nos interlocuteurs, ayant requis l’anonymat compte tenu de son statut qui lui impose «un droit de réserve» croit comprendre ainsi pourquoi le Premier secrétaire du Parti socialiste est «ces derniers temps et d’ici au scrutin du 25 février, la cible privilégiée de la coalition Sopi 2007 ; cela au regard des surprenantes mobilisations qu’il est en train de réussir un peu partout».

D’ailleurs, pour confirmer l’inéluctabilité d’un second tour, des observateurs de la scène électorale, rappelle qu’en 2000, Abdou Diouf, face à la masse de partis ayant soutenu le secrétaire général national du Pds, avait réussi à avoir «un score conséquent» de 42%. Mieux, deux ans, plus tard, Me Wade, lors des législatives, le parti libéral n’avait pas atteint plus de 50%. Or, selon ces observateurs, «entre temps, les principaux souteneurs de Wade que sont Abdoulaye Bathily, Moustapha Niasse, Madior Diouf, Amath Dansokho, se sont retrouvés dans une opposition frontale à lui». A cette situation, s’ajoute une autre donne très importante : la rupture avec Idrissa Seck, avec, comme conséquence, la création du parti Rewmi et la candidature de l’ancien Pm à la présidentielle, qui puise dans l’électorat du Pds. La participation de ce dernier, après des tentatives d’invalidation de sa candidature s’est avérée menaçante pour Wade. «Ce sont là, déclare un de nos interlocuteurs, autant de facteurs, parmi d’autres, qui montrent qu’un second tour est fort probable.» Il n’existe pas actuellement dans la coalition Sopi 2007 de grosses pointures politiques, capables de combler le gap engendré par les départs de Niasse, Bathily et Dansokho. Aussi le camp présidentiel envisage-t-il un second tour comme un scénario catastrophe pour le candidat Wade. Ce serait alors un «syndrome à la Abdou Diouf, lors du second tour en 2000», lâche un membre du staff de campagne du Président sortant.

Un responsable libéral reconnaît qu’un second tour, amenuiserait sérieusement les chances de réélection de son candidat, cela d’autant plus que «la conjoncture économique et sociale ne plaide pas vraiment à notre faveur, malgré nos réalisations». Tout comme il soutient que leur pire adversaire aujourd’hui reste la demande sociale. Il refuse cependant de se prononcer sur l’information selon laquelle «au sommet de l’Etat, on est prêt à tout pour faire passer Wade au 1e tour».

PLAN DE VALIDATION

Parmi les plans envisagés pour valider la victoire de Wade, au premier tour, il y a l’approche qui a été faite à des politologues et autres relais intellectuels influents dans le monde de la communication et de l’information, «pour vendre l’idée d’une victoire de Me Wade au 1e tour». Il s’agit, pour ces «éclaireurs dont certains sont même établis aux Usa» de faire valider l’idée de «la légalité et de la normalité» de cette victoire de Wade au 1e tour, rapporte une source qui a été contactée dans ce sens par des membres du directoire de campagne de la coalition Sopi, et qui déclare avoir décliné l’offre.

Ce n’est pas seulement le seul scénario au feu que prévoit la coalition Sopi. A part, le fait de jouer sur le registre de la démoralisation d’un réservoir électoral indécis, relativement dense, comme l’ont révélé des sondages «clandestins», pour amener les «électeurs maîtrisés» du Pds à voter massivement, quel que soit le taux de participation -le quart bloquant étant levé-, on mise sur des soutiens venant de candidats ayant participé à la Présidentielle pour cautionner les résultats du 1er tour. «Ce qui fragilisera les éventuelles contestations des autres présidentiables ; l’essentiel étant de faire en sorte briser toute unanimité contre Wade».

D’ailleurs, ce scénario, renseigne-t-on, «supplante celui qui avait été concocté avant d’avorter à cause de son ébruitement par la presse». L’auteur de ces propos fait allusion à la suppression de l’article 34 qui était relatif au cas de désistement d’un candidat. Notre interlocuteur indique que l’ancien Pm, Idrissa Seck, «serait dans le coup» concernant ce cas de figure. Toutefois, un membre du directoire de campagne de ce dernier réfute et considère que cet argumentaire est le fait de gens du pouvoir qui cherchent à discréditer le candidat de la coalition Dekkal Yakkar, comme ils le font en «continuant à dire que Idy a rencontré Wade». «Notre candidat a été clair ; son ambition est de ramener Wade à sa maison au Point E», conclut-il. Il est question également, selon certaines confidences, que des milieux maraboutiques seront mis à contribution pour apporter leur caution. On fera monter au créneau des dignitaires religieux aussi bien à Touba et à Tivaoune pour apporter leurs grains au moulin à moudre de la victoire de Wade au 1e tour.

Au niveau des renseignements généraux, on confie que tout un dispositif a été déjà envisagé pour le déploiement des forces de sécurité, dès le 25 février au soir, sur l’ensemble du territoire national, en vue «d’éventuels troubles post-électoraux». Certes, ce dispositif sécuritaire entre dans la normalité des choses, mais il n’est pas aussi étranger à une volonté de faire passer le fait accompli, par «une organisation de la répression».



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