Me Wade ne décolère pas contre Amadou Kane Diallo qu’il a limogé, hier, en Conseil des ministres. C’est le moindre mal qui peut lui arriver, car le chef de l’Etat ne compte pas laisser passer les 2,8 milliards de FCfa que M. Diallo lui a fait perdre dans l’opération d’acquisition des bateaux-taxis.
Amadou Kane Diallo est limogé de la Direction générale du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec). La mesure est tombée, hier, à la suite de la réunion du Conseil des ministres. Cette mesure administrative, prise par le chef de l’Etat, ne serait que le début d’une série de sanctions annoncées contre M. Kane. Si l’on en croit les confidences faites par des sources bien informées, la défenestration de Amadou Kane Diallo pourrait «ouvrir la voie à un dossier judiciaire». Car, le chef de l’Etat ne digère toujours pas «les 2,8 milliards de FCfa passés par perte et profit» au sujet de l’acquisition des quatre bateaux-taxis pour assurer la liaison maritime Dakar-Rufisque. En effet, c’est ce dossier qui a perdu le Directeur général du Cosec.
Selon les témoignages de différents interlocuteurs, le Président Wade avait annoncé la couleur lors de sa dernière visite au Port autonome de Dakar. Car, il avait constaté que son projet de bateaux-taxis auquel il tient «tend vers l’échec, malgré tous les efforts financiers qu’il a consentis pour le réaliser». Les mêmes sources expliquent que l’Etat a décaissé 2,8 milliards de FCfa pour l’achat de quatre bateaux-taxis. Ceux-ci sont livrés à Dakar depuis des mois, mais le sang des autorités n’a fait qu’un tour quand elles ont constaté que «les bateaux-taxis ne sont pas adaptés et, pour des raisons de sécurité, ne peuvent pas naviguer en mer». Ainsi, ils sont en carénage au Port depuis leur arrivée.
Seulement, l’on fait remarquer que «la responsabilité de Amadou Kane Diallo est entièrement engagée dans cette affaire», car des sources rapportent qu’il lui est reproché d’avoir «agi en solo» dans le pilotage du dossier d’acquisition des bateaux-taxis. En effet, l’on explique qu’il a fait, seul, la commande, avec quelques-uns de ses collaborateurs. Alors que, renseignent nos interlocuteurs, «c’est la Marine marchande qui devrait fournir les données techniques et préparer les dossiers d’appels d’offres». «Ces techniciens ont été mis à l’écart et ce n’est qu’après coup que M. Diallo a saisi la direction de la Marine marchande qui a dépêché une équipe au Portugal pour valider la commande», confient des sources. Ajoutant que, «sur place, les techniciens ne pouvaient que constater les dégâts et, malgré leur mise au point, le Dg du Cosec a convoyé les bateaux à Dakar».
Autres dossiers qui a pesé lourdement sur la balance contre le désormais ex-Dg du Cosec, ce sont ses errements mis à nu par le rapport d’audit de l’Inspection générale d’Etat. (Voir l’Observateur n° 1860 et n° 1861 des vendredi 04, samedi 5 et dimanche 6 décembre 2010). Dans le document, il est relevé que le Dg perçoit un salaire exorbitant et coûte mensuellement 8 708 333 FCfa au Cosec. Sans compter la «souscription d’une police d’assurance maladie en sa faveur pour un montant de 3,3 millions de FCfa à 100% pour lui et sa famille», aussi bien pour les évacuations à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, entre autres privilèges
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