Me Wade finira-t-il par craquer ? Car, en dépit de l'annonce d'un complément d'informations, que devait apporter le lundi dernier son ancien Premier ministre sur son retour au Pds, celui-ci s'est enfermé, depuis, dans un silence pour le moins assourdissant ; s'il ne rencontre ses “partenaires”. Un défi inédit !
L'ancien Premier ministre va-t-il dédire Me Abdoulaye Wade, qui avait annoncé son « retour » dans les rangs du Parti démocratique sénégalais (Pds) ? L'hypothèse est de plus en plus agitée ; même du côté du palais de la République. Et naturellement, tel est le souhait de bien des “faucons” et de ministres nommés après le limogeage de l'ancien Premier ministre. Dans le camp de son parti « Rewmi », c'est également la volonté de la plupart de ses militants. Mais, s'il y a quelqu'un qui serait « gêné au plus haut point » par le silence de Idrissa Seck, depuis sa sortie d'audience avec le président de la République, lundi dernier, ce serait bien Me Wade. Parce que d'abord, en ayant renoncé à la conférence de presse, que Me Wade avait annoncée pour lui et en continuant depuis lors à maintenir le suspens, Idrissa Seck est devenu le centre d'intérêt des Sénégalais et même au-delà ; ce que n'apprécierait pas le chef de l'Etat, qui n'aimerait ce rôle que pour lui. Et d'ailleurs, quel président de la République souhaite être sous l'ombrage d'un autre que lui ? Wade est encore « stressé » par son ancien adjoint dans le Pds, parce que ne maîtrisant « plus » le programme de ce dernier. Pourtant, tout semblait réglé comme une horloge suisse. Et le président souffrirait de ce retournement de situation, qui le met en face de zones d'incertitudes. Or n'est-ce pas la maîtrise de celles-ci qui assure et rassure le pouvoir ?
Me Wade est dans une position inconfortable également parce que désormais confronté à des questions : Idrissa Seck finira-t-il, à cette allure, par donner un coup de couteau à leur “accord”. Le cas échéant, qu'en penseront ses plus proches collaborateurs, qu'il avait écartés pour l'essentiel, rien que pour un tête-à-tête privé avec son ancien Premier ministre. Il s'y ajoute que celui-ci choisissant de demeurer dans l'opposition, la coalition “Jamm Ji” en particulier, ce sont les chances de Me Wade pour un deuxième mandat qui seront compromises. Or, ne s'est-il pas forcé à “pardonner” à M. Seck, rien que pour se faire réélire ? Ainsi de sources proches de la présidence de la République on ne cache pas que Me Wade est presque “déboussolé” par ce qui ressemble à un revirement de M. Seck. Les mêmes interlocuteurs d'assurer que cette situation ne saurait perdurer. M. Seck pourrait être ainsi amené à parler aux Sénégalais avant le week-end prochain. “Au plus tard le lundi prochain”, assurent nos sources. Pour l'heure, Idrissa Seck crée une situation inédite dans l'histoire politique du Sénégal, où jusque-là l'on bondissait dès l'injonction du chef de l'Etat, voire d'un ministre ou responsable politique. Mais, n'est-ce pas l'alternance politique ?
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