(Correspondance) - A-t-on voulu attenter à la vie de Talla Sylla, le candidat du Jëf-Jëf qui ouvrait, hier, le bal du passage des quinze présidentiables à Saint-Louis ? Certains observateurs n'ont pas, en tout cas, hésité à faire établir le lien entre l'arrestation d'un homme d'une trentaine d'années et la coupure de courant notée au meeting de Talla Sylla. L'arrestation de ce quidam, qui avait par-devers lui un coupe-coupe, au moment des faits, est diversement interprétée par les populations de la capitale du Nord. Si certains Ndar-Ndar adhèrent à la thèse selon laquelle l'homme au coupe-coupe, qui se dit habitant du quartier Goxxu Mbaxx, a agi sous l'emprise de l'alcool, d'autres plus nombreux estiment, par contre, qu'il s'agit d'un coup monté pour faire peur et attaquer le candidat Talla Sylla et ses militants. Evoquant la coupure de courant, intervenue à vingt heures quatorze minutes, au moment où le candidat du Jëf-Jël lançait des piques acerbes au pouvoir libéral, nos interlocuteurs d'expliquer qu'ils ne comprennent pas pourquoi la place Pointe à Pitre a été délestée alors que les quartiers périphériques étaient bien éclairés. A les en croire, il y a lieu d'approfondir la réflexion. Ils se demandent même s'il n'y a pas lieu de faire le lien entre les mémorables marteaux que Talla Sylla avait reçus et la garde à vue de ce jeune homme qui clamait encore, à notre passage, hier nuit, à la police centrale, qu'il n'a rien à voir avec ‘cette histoire’ et que le coupe-coupe ne lui appartenait pas.
Le fauteur de troubles maîtrisé, Talla Sylla a eu tout loisir de s'attaquer à la politique de jeunesse de Me Wade. A la question ‘qui veut voyager ?’ du candidat Talla Sylla, les populations qui ont participé à son meeting d'hier, à la place Pointe à Pitre de Saint-Louis ont tous répondu par ’moi’. Par cette question, le leader du Jëf-Jël a dit vouloir sonder l'opinion et administrer la preuve que le pouvoir de l'alternance a littéralement raté sa politique de jeunesse. A en croire le candidat à la présidentielle du 25 Février 2000, les milliards dégagés pour la jeunesse, les différentes politiques mises en branle, n'ont pas permis de régler définitivement la question de l'emploi des jeunes. ‘C'est pourquoi, les jeunes continuent de tenter l'aventure ‘Barça ou Barsax ‘ ’.
Par ailleurs, le leader du Jëf-Jël, qui a donné le coup de sifflet du marathon politique dans cette partie du pays, a longuement insisté sur le fait que si les jeunes affrontent le grand bleu, c'est à cause du ‘désespoir né de l'incompétence et l'insouciance du régime libéral’. A ce niveau, Talla Sylla de laisser entendre qu'il ne s'agit pas de procession suicidaire, ‘comme certains ont tenté d'expliquer le phénomène migratoire’, mais bien ‘d'une porte de sortie par laquelle les jeunes se sont engouffrés, espérant trouver l'eldorado de l'autre côté’. Etayant sa thèse, Talla Sylla compare leur situation à celle des victimes des Tours jumelles du World Trade Center qui ont sauté car n'ayant aucune autre solution. Précisant que, dorénavant, le ''na dègne, na dégna dégna dègne'' doit prendre la place du fameux ''na dem, na dema dema dem'', Talla Sylla d'expliquer que les mêmes causes qui avaient poussé les Sénégalais à sonner le glas du pouvoir d'Abdou Diouf doivent permettre, aujourd'hui, de mettre fin au règne des libéraux dirigés par Abdoulaye Wade. Dans la foulée, le candidat du Jëf-Jël a martelé qu'il est le candidat de l'espoir. ‘L'alternance a engendré une jeunesse caractérisée par le désespoir alors que le propre de la jeunesse, c'est l'espoir’, a-t-il diagnostiqué avant de dire qu'‘il est de notre responsabilité de vous montrer qu'il est encore possible de construire un futur et qu'il y a un avenir radieux à la clé’.
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