Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique rurale et de la Sécurité alimentaire a voulu expliquer pourquoi le guide de Touba n’a pas pris les semences de l’Etat. Mais il n’a pu justifier pourquoi lui n’a pas été reçu par ce dernier.
Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique rurale et de la Sécurité alimentaire a expliqué, hier, les raisons de l’incident qui a eu lieu avec le khalife général des mourides : «Les années passées, les récoltes ont été très mauvaises. Le marabout, qui avait fait semer 1 000 tonnes, n’en a récolté que 100 tonnes. C’est pourquoi, il a décidé de se tourner vers des cultures à haute valeur ajoutée comme le sorgho, le mil etc.» Et Farba Senghor, de poursuivre : «Il a demandé qu’on l’appuie à ce niveau-là. Et que s’il prenait même ce quota, il ne ferait que le garder ou le vendre et il ne veut pas porter atteinte à d’autres, qui en ont plus besoin et qui n’en ont pas assez. Parce que les autres ont eu 150 Kg.»
Plus explicatif, il ajoute : «Je crois qu’il faut lire dans cette déclaration, que le khalife général est soucieux de la condition des autres et que c’est un homme de progrès. Par la modernisation de son matériel, mais également, il a un souci d’équité.» Ces déclarations ont eu lieu hier à Missirah, dans le département de Mbacké. Le ministre de l’Agriculture y lançait la campagne de distribution des micro-dons au profit des populations affectées par le péril acridien.
Douze communautés rurales sur les 321 que compte le Sénégal ont été choisies pour bénéficier de l’assistance du gouvernement du Sénégal dans le cadre du Projet africain de lutte d’urgence contre le criquet pèlerin. Ces communautés rurales sont réparties entre les régions de Fatick, Diourbel, Louga et Thiès.
Ce projet est financé par la Banque mondiale, pour un montant de 5 milliards de francs Cfa, avec une contrepartie du gouvernement sénégalais de 240 millions. Il est mis en œuvre par l’Asprodeb sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, depuis le mois de mars dernier. Ainsi dans la région de Diourbel, les communautés rurales de Missirah, de Gade escale et de Ndondol, situées dans les départements respectifs de Mbacké, Diourbel et Bambey, ont reçu chacune 52 millions de francs en quantités de vivres, de semences d’arachides et d’engrais.
Si Ndondol a reçu ses dons, tel n’est pas le cas pour les deux autres communautés rurales, qui attendent encore. La méthodologie de distribution des micro-dons est 60 kg/0,5 ha d’arachide, 2kg/0,5 ha pour le mil souna 3 et 4 kg/0,25 ha pour le niébé mélakh. Concernant l’engrais, chaque famille reçoit 100 kg pour les variétés 6-20-10, et 50 kg pour les variétés 15-10. Pour les vivres, chaque famille reçoit 40 kg de riz et 40 kg de mil.
Les populations ont fait état de toute leur déception car, elles pensaient disposer de quantités non négligeables de vivres pour affronter les périodes actuelles qui sont très difficiles pour elles. Ndèye Seck de dire : «On pensait qu’on allait avoir des vivres qu’on utiliserait jusqu’à la fin de l’hivernage mais, avec 23,2 tonnes de riz et 23,2 tonnes de mil pour toute une communauté rurale qui ne compte pas moins de 10 000 âmes, c’est impossible.»
L’acquisition des semences d’arachide et les engrais est prévue pour la mi-juillet comme en fait cas le document du Programme prévisionnel de distribution de micro-dons au profit des populations affectées par le péril acridien. S’exprimant sur les critères qui ont présidé au choix de ces communautés rurales, Farba Senghor dit : «Nous nous sommes basés sur les rapports des gouverneurs.» Sur les autres communautés qui se trouvent dans un déficit alimentaire criard, le ministre déclare s’en référer aux rapports qui seront fournis par les gouverneurs de région.
Au cours de cette cérémonie de distribution des micro-dons, Serigne Mor Mbaye, le chef de village de Mbayène Missirah, s’adressant au ministre de l’Agriculture sur les semences d’arachide, regrettera les mauvaises graines qu’on leur avait distribué auparavant.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion