Vendredi 29 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Sénégal : le financement des partis politiques, un sujet tabou

Single Post
Des militants du Pastef soutiennent candidat Ousmane Sonko lors d

Le ministère de l’Intérieur a menacé de dissolution le parti de l’opposant Ousmane Sonko, qui venait de lancer une campagne internationale de levée de fonds. L’appel aux contributions des militants est pourtant l’un des seuls moyens (officiels) dont disposent les partis pour renflouer leurs caisses.

 

Au cours de la campagne pour l’élection présidentielle de 2019, il est arrivé plusieurs fois que les convois de Pastef restent bloqués. Les véhicules étaient à cours de carburant et, faute d’argent pour remplir les réservoirs, les responsables du parti ne pouvaient reprendre la route. Cette anecdote, c’est Ousmane Sonko qui la raconte, lui qui se décrit volontiers comme « le plus pauvre des présidents de partis politiques ».

 

125 millions de F CFA en quelques heures

 

Ancien Inspecteur des impôts, le leader de Pastef revendique une indépendance totale vis-à-vis des lobbys et répète à l’envi son refus de « l’argent sale ». Un positionnement antisystème difficile à tenir financièrement. Le 2 janvier, le parti lançait donc une campagne de levée de fonds internationale et récoltait 125 millions de F CFA en quelques heures.

 

De quoi « secouer le baobab » de la majorité, glisse un observateur de la vie politique sénégalaise. Suffisamment en tout cas pour que le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, publie un communiqué la nuit même pour menacer le parti de dissolution.

Qu’est-il reproché à Pastef ? D’avoir reçu des « subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal », selon le ministre. « Nous nous sommes toujours financés de la sorte, rétorque le responsable de la communication du Pastef, El Malick Ndiaye. La seule différence, c’est que cette campagne-là a beaucoup mieux marché. »

 

Des cotisations à géométrie variable

 

Réputé pour sa maîtrise de la communication digitale, le parti a choisi pour la première fois d’utiliser une plateforme sénégalaise de paiement en ligne et des moyens de paiement locaux, de type Orange money.

 

« Parler d’argent est tabou en politique. Des milliards circulent pourtant, mais on ne sait pas d’où provient cet argent », taclait Ousmane Sonko au lancement de la campagne. Sans financement public ni organe de contrôle, le clientélisme et les financements occultes sont-ils inévitables ? Les partis d’opposition sont en tout cas soumis à une pression certaine. En particulier en période électorale.


La majorité des responsables des partis (opposition et majorité) contactés par Jeune Afrique présentent les cotisations des partisans et des militants comme leurs principales sources de revenus. En dehors des ventes de cartes d’adhésion, les cotisations varient selon la hiérarchie des membres.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email