Le Sénégal célèbre, le samedi 14 juin 2025, à l’instar de la communauté internationale, la Journée mondiale du donneur de sang. L’activité est placée cette année sous le thème « Donnez votre sang, donnez de l’espoir : ensemble, nous sauvons des vies ».
En effet, en 2024, 136 343 dons de sang ont été collectés au Sénégal, pour des besoins estimés à 180 000 unités par an. Soit un déficit de près de 25 %, selon le professeur Saliou Diop, directeur général du Centre national de transfusion sanguine (CNTS).
Selon lui, les conséquences sont dramatiques pour les patients les plus vulnérables. « Le sang est un bien précieux. Il sauve, il soigne, il redonne l’espoir », rappelle le directeur général du CNTS. Pour qui le sang est une ressource vitale qui intervient dans les accouchements compliqués, les anémies sévères chez l’enfant, le paludisme, la drépanocytose, les accidents de la circulation, les interventions chirurgicales, entre autres.
Cependant, le professeur Saliou Diop précise que « sa disponibilité reste incertaine, notamment lors des longues vacances ou des week-ends prolongés, périodes durant lesquelles les appels à la solidarité se multiplient sur les réseaux sociaux ».
Ainsi, cette pénurie constitue un obstacle majeur à l’efficacité du système de santé. « On ne peut pas avoir un système de santé efficace, si l’on ne dispose pas d’un bon service transfusionnel », avertit-il.
Il souligne, par ailleurs, les progrès accomplis dans le domaine : tests systématiques de dépistage, construction de nouveaux centres à Kaolack, à Louga, à Matam et ouverture de postes de transfusion à Rufisque, à Linguère et à Richard-Toll.
Toutefois, les freins socioculturels et structurels restent nombreux. Parmi eux, la faible représentation des femmes donneuses, seulement 25 % du total. En cause, selon le Pr. Diop, "les peurs infondées, les barrières culturelles, le manque d’éducation sanitaire et l’insuffisance de campagnes de proximité ».
« Beaucoup hésitent encore à faire leur premier don. Cela demande une sensibilisation continue et un engagement communautaire », insiste-t-il.
Un appel à l’engagement collectif
Au-delà de la reconnaissance des donneurs, cette journée mondiale est un appel à l’action, aussi bien des autorités que des citoyens. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) insiste sur la nécessité de programmes nationaux solides, financés durablement, fondés sur le don volontaire et régulier.
Dans cette dynamique, le CNTS prévoit de mobiliser entre 600 et 700 donneurs ce samedi à Dakar, avec un dispositif renforcé et des sites de collecte multiples pour faciliter l’accès.
Avec pour slogan « Donnez votre sang, donnez de l’espoir », la campagne 2025 insiste sur le pouvoir de la solidarité, sur l’impact d’un simple geste et sur la responsabilité collective face aux urgences médicales. Chaque don permet de sauver jusqu’à trois vies. Donner son sang, c’est donc bien plus qu’un acte de santé publique : c’est un acte de citoyenneté, un acte d’humanité.
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