Au Sénégal, la santé et le bien-être des adolescents et des jeunes demeurent des enjeux majeurs pour le développement durable. Les résultats de l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2023 mettent en évidence plusieurs indicateurs alarmants : près de 15 % des adolescentes âgées de 15 à 19 ans ont déjà été enceintes, avec une prévalence plus forte en zone rurale (17,9 %) qu’en zone urbaine (7,4 %). Le taux d’utilisation de la contraception moderne reste faible (18 %), tandis que l’accès à une éducation complète sur la santé reproductive et à des services adaptés demeure limité. Il faut aussi noter que le taux de scolarisation connaît également une baisse significative au niveau secondaire, surtout chez les filles en milieu rural.En parallèle, 29 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont déclaré avoir subi des violences de la part de leur partenaire.Ces données révèlent l’urgence d’agir pour protéger les jeunes et leur offrir des conditions favorables à leur épanouissement.Une stratégie territorialisée et inclusive
Pour répondre à ces défis, l'ONG Action et Développement (AcDev) s’est engagée dans un projet de plaidoyer. Le projet intervient dans l'élaboration d’un argumentaire et de messages clés, fondés sur des données probantes, afin de convaincre les décideurs d’augmenter les financements alloués à la santé et au bien-être des jeunes.Ainsi, des comités régionaux de plaidoyer à Saint-Louis, Matam, Kédougou et Dakar, sous la présidence des gouverneurs de région sont mis en place.Ces structures, intégrant les services déconcentrés de l’État et des points focaux de l’ONG, ont permis l’élaboration de plans d’action harmonisés tenant compte des spécificités locales.Du moins selon Mohamed Ka, juriste et chargé de projet au sein de l’ONG. «Cette dynamique territoriale alimente aujourd’hui un plaidoyer national soutenu par les ministères de la Santé, de la Jeunesse, de la Famille, de l’Éducation et de la Justice. Parmi les recommandations phares figurent la création de centres de prise en charge adaptés aux adolescents et jeunes, notamment pour répondre aux violences basées sur le genre, ainsi que l’intégration de l’éducation à la santé et au bien-être dans les curricula scolaires », dit-il. En effet, dans le prolongement des actions régionales, un atelier national s'est tenu ce jour à la Direction du Développement du Capital Humain (DDCH).Il a réuni les parties prenantes pour formaliser un argumentaire solide et des messages clés de plaidoyer. Les objectifs de cet atelier sont d’examiner la documentation existante sur la santé reproductive des adolescents et des jeunes (SRAJ), identifier les données probantes issues des plans d’action régionaux, et produire un corpus cohérent et contextualisé pour orienter la décision publique.
Auteur: Yandé Diop
Commentaires (0)
Participer à la Discussion