Dans la commune de Ndiaganiao, le village de Soussoung a été le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et les habitants, entraînant l’arrestation de 19 personnes, dont Ngor Sène, imam Ratib et coordinateur du Collectif pour la Défense des Terres de Soussoung.Les habitants protestent contre l’expropriation de leurs terres agricoles au profit de carrières privées de basalte, sans consultation préalable ni transparence. Certains villageois ont fui par crainte d’être arrêtés.Réunis au sein du Collectif pour la Défense des Terres de Soussoung, les habitants ont alerté l’opinion publique nationale et internationale, dénonçant de multiples violations de leurs droits fondamentaux : absence d’information, opacité dans le processus d’autorisation et mise en péril de leur cadre de vie.Selon le collectif, plusieurs entreprises privées, notamment TRANSFAVO, MARAX et ATIC, seraient impliquées dans le morcellement irrégulier de plus de 120 hectares de terres. « Ce partage a été orchestré dans l’ombre, avec la complicité de certaines autorités locales, sans l’accord ni même l’information des populations. La proximité des carrières expose nos familles à des risques sanitaires graves, compromet la sécurité alimentaire et menace la paix sociale », déplorent les membres du collectif.Ils pointent également du doigt l’absence d’une étude d’impact environnemental et social crédible, tout en remettant en question la validité des autorisations d’exploitation délivrées par l’ancienne ministre des Mines et de la Géologie. À ce jour, aucun document officiel n’aurait été rendu public.La tension est montée d’un cran depuis vendredi. Les habitants de Soussoung ont fermement déclaré qu’aucune activité d’exploitation ne serait tolérée, « ni aujourd’hui ni demain ». Ce samedi, les affrontements avec les forces de l’ordre ont culminé avec l’usage de gaz lacrymogène, lancé jusque dans les habitations.Avec plus de 3 000 habitants, Soussoung dépend principalement de l’agriculture et de l’élevage. L’exploitation des carrières constitue une menace directe pour leurs moyens de subsistance. « C’est une question de dignité, de survie économique et de respect de nos droits », martèle le collectif.
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