C’est en ces termes que les travailleurs de la société Africamer se sont exprimés, hier, à la Bourse du travail, pour réclamer 38 mois d’arriérés de salaires. « Nous remercions le Premier ministre pour les 5 tonnes de riz qu’il a affecté aux travailleurs d’Africamer, mais notre préoccupation reste et demeure le paiement de nos arriérés de salaires », a soutenu, face à la presse, le secrétaire général du syndicat national des travailleurs des industries alimentaires. Lamine Fall, qui parlait au nom du collectif des travailleurs, a profité de cette occasion pour dénoncer également « le mutisme du gouvernement » qu’il accuse de protéger le patron d’Africamer, Giorgio Gabrieli. « On ne sait pour quelles raisons le gouvernement continue de protéger Gabrieli qui foule aux pieds les lois et règlements en vigueur dans notre pays », s’est interrogé M. Fall.
Pour le président du collectif des travailleurs d’Africamer, Mangoné Camara, l’Etat doit prendre ses responsabilités. « Nos enfants ne vont plus à l’école, nous ne mangeons plus à notre faim. Bref nous avons perdu notre dignité d’homme », a-t-il confié sur un ton très pathétique.
Venu soutenir ses camarades, Alassane Ndiaye de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement, appelle pour sa part à une mobilisation de toute la classe ouvrière sénégalaise. Même avis chez Souleymane Thiam de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) pour qui le combat doit même être internationalisé. Ce face à face avec la presse qui avait l’allure d’un congrès a vu une participation massive des femmes. Normal, selon Lamine Fall, elles représentent les 2/3 des 2500 travailleurs d’Africamer. Elles annoncent la participation de leurs enfants à la grève qu’elles comptent poursuivre si leur situation n’évolue pas positivement d’ici le 7 avril prochain.
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