C’est à Rosso Mauritanie, ville frontalière emblématique située sur les rives du fleuve Sénégal, qu’a eu lieu ce jeudi l’atelier régional de lancement du Projet de Résilience et de Développement Communautaire de la Vallée du Fleuve Sénégal (PRDC_VFS). Cette rencontre d’envergure marque une nouvelle étape dans la coopération entre le Sénégal et la Mauritanie autour d’un territoire à la fois uni par des liens historiques et séparé par une frontière naturelle.
Présidée par Maimouna Dieye, ministre sénégalaise de la Famille et de la Solidarité, et son homologue mauritanien de l’Agriculture, en présence du coordinateur du PRDC_VFS, Mamadou Diédhiou, de plusieurs élus ainsi que d’acteurs communautaires impliqués dans le projet, cette rencontre a mis en lumière l’importance stratégique de la vallée du fleuve. Celle-ci est perçue non seulement comme un espace géographique partagé, mais surtout comme un territoire humain et socio-économique intégré.
Une zone de vie au-delà des frontières
Le fleuve Sénégal, bien qu’il matérialise la séparation physique entre les deux États, est considéré par les communautés locales comme un lien d’union. Les populations des deux rives partagent une culture commune, des liens familiaux profonds, des échanges économiques constants et une solidarité enracinée. Les flux migratoires, notamment en réaction aux chocs climatiques, renforcent encore cette interdépendance.
C’est dans ce contexte que le PRDC_VFS, financé par la Banque mondiale, prend tout son sens. Le projet vise à améliorer l’accès à des infrastructures et à des services intégrés, inclusifs et résilients face au climat, au bénéfice des communautés transfrontalières les plus vulnérables.
Une vision partagée et inclusive
« Ce projet est une réponse concrète aux défis posés par les inondations, la pauvreté, la migration. C’est aussi une opportunité de consolider les efforts de développement dans une logique transfrontalière », a déclaré Mamadou Diedhiou, coordinateur du PRDC_VFS.
Le lancement régional a permis de partager les axes clés du projet, mais aussi de signer l’Accord-cadre révisé, destiné à renforcer la coordination bilatérale. Il a également été marqué par le démarrage des travaux d’infrastructures scolaires en Mauritanie, signe tangible de l’entrée en phase opérationnelle du programme.
Le PRDC_VFS se veut inclusif et participatif, en insistant sur l’implication active des collectivités locales, des maires, des services techniques, des forces de sécurité et des populations.
« Le projet appartient à l’État du Sénégal, mais il doit être porté localement. C’est en impliquant les acteurs territoriaux que nous renforcerons la décentralisation et l’efficacité de l’action publique », a souligné le coordinateur.
Un engagement face aux défis climatiques
L’atelier a également mis en avant l’ambition du PRDC_VFS de devenir un outil de résilience climatique. Les inondations récentes survenues dans la vallée rappellent l’urgence d’adapter les infrastructures, de planifier les mobilités et d’améliorer les services sociaux de base. Le projet entend y répondre par une réactualisation des stratégies et une synergie accrue entre les deux États.
Le lancement à Rosso, en Mauritanie n’est donc pas qu’un acte symbolique. Il marque le début d’une dynamique régionale concertée, fondée sur l’écoute, la solidarité et le développement durable. Le PRDC_VFS s’inscrit dans une vision à long terme où les communautés de la vallée du fleuve Sénégal, unies par l’histoire, construisent ensemble leur avenir.
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