Interrogé par L’Observateur, Khalifa Mouhamed Traoré, certifié en psychologie clinique, dresse un profil glaçant d’El Hadji Babacar Dioum, alias Kocc Barma. Derrière l’image mythifiée du hacker masqué, se cachait un homme froidement calculateur et profondément cruel, souligne le spécialiste.
Selon l’interlocuteur du quotidien du Groupe futurs médias, le mis en cause présente les traits d’un narcissique pathologique, mû par un besoin obsessionnel de domination, de contrôle absolu, et marqué par une absence totale d’empathie.
Accusé d’avoir orchestré l’un des plus vastes réseaux de chantage sexuel jamais connu au Sénégal, avec plus de 5 000 victimes identifiées, Kocc Barma contrôlait chaque aspect de sa mise en scène : comptes à rebours, avatars menaçants, théâtralisation de l’humiliation. Il ne se contentait pas de publier — il mettait en scène. Son plaisir résidait dans la peur qu’il suscitait et la soumission psychologique de ses cibles.
D’après Traoré, cette quête de toute-puissance pourrait puiser ses racines dans un passé marqué par des humiliations et de profondes carences affectives.
Élevé dans un environnement matériellement privilégié mais émotionnellement vide l’enfant aurait grandi sans apprendre la frustration ni le sens des responsabilités. Devenu adulte, il aurait détourné les codes de réussite paternelle pour bâtir un empire numérique fondé sur la peur, la manipulation et l’humiliation.
Les éléments saisis liés de son arrestation- brouilleur de signal, faux documents administratifs, matériel informatique, arme à feu…- confortent le portrait d’un homme paranoïaque, méthodique et dissimulateur.
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