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Casamance : Grogne dans les rangs de la police

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Casamance : Grogne dans les rangs de la police

Ça gromelle dans les rangs de la police où les agents du Groupement mobile d'intervention en poste en Casamance dénoncent d'être traités en parents pauvres par rapport aux autres corps. Devant le mutisme des autorités policières, ces jeunes, tout en refusant de faire tomber le masque de leurs visages, ont décidé de rompre le silence.

(Correspondance) - Si la discrétion constitue la règle d’or chez les corps militaires et paramilitaires, elle est cependant quelquefois loin de traduire l’état d’âme chez ces hommes et ces femmes soumis à des obligations de réserve. Les éléments du groupement mobile d’intervention (Gmi), en service à Ziguinchor viennent d’en administrer la preuve en sortant de leur réserve. Et c’était pour dénoncer le non-paiement de leurs indemnités journalières d’opérations (Ijo). Si l’on en croit nos sources, les policiers du Gmi, en service en Casamance n’ont pas encore reçu ces primes octroyées aux éléments intervenant en zone d’opération comme cette région méridionale du Sénégal, en proie à un conflit armé vieux de plus de deux décennies. Cette situation, selon ces mêmes sources, dure depuis plus de neuf mois. Neuf mois pendant lesquels ces jeunes attendent, en vain, le paiement de ces indemnités. Ces policiers ne seraient certainement pas sortis de leur réserve s’ils n’avaient pas constaté qu’ils sont les seuls à vivre cette situation. ‘Nos collègues des autres corps, tels que les gendarmes, les militaires et les sapeurs-pompiers perçoivent régulièrement leurs indemnités journalières d’opération’, constate, avec pincement au cœur un jeune policier. Ce dernier révèle même que les autres corps reçoivent tous les deux mois leurs primes. De quoi provoquer chez les éléments du Gmi un sentiment de frustration. Surtout que ce fait n’est pas rare. ‘Il faut chaque fois qu’on court derrière nos supérieurs avant d’entrer dans nos droits’, déplorent-ils en chœur. La dernière levée de boucliers remonte à juillet dernier quand il a fallu élever la voix pour que les indemnités journalières d’opérations qui s’élèvent au minimum à 350 francs soient payées aux éléments du Gmi. Et cela, après plusieurs mois d’attente et de grogne. Depuis lors, ces jeunes n’ont plus reçu un franc. Et c’est cette répétition de l’histoire qui énerve ces policiers, jeunes pour la plupart.

Pourtant, constatent-ils, ‘nous faisons le même travail que nos collègues.

Nous courons les mêmes risques ici en Casamance. Par conséquent, nous devons être traités de la même façon’. Ce qui n’est pas le cas, déplorent-ils. ‘Au contraire, pendant que nos collègues se frottent les mains, nous, nous restons suspendus à l’attitude de nos supérieurs qui préfèrent observer un silence qui ne nous rassure point’. Une attitude qu’ils dénoncent avec force, ‘parce que nous estimons que le blocage se situe à leur niveau. Ce qui n’est pas normal’.

Devant le mutisme des autorités policières, ces jeunes, tout en refusant de faire tomber le masque de leurs visages, ont décidé de rompre le silence. ‘C’est parce que nous ne pouvons plus continuer à subir ces injustices’, expliquent-ils pour justifier la rupture du serment qui les soumettait à des obligations de réserve. ‘Nos supérieurs doivent comprendre que nous avons aussi nos familles qui comptent sur nous’. Ne serait-ce que pour cette raison, les éléments du Gmi trouvent normal qu’ils haussent le ton pour non seulement entrer dans leurs droits, mais aussi et surtout, pour qu’on arrête de les traiter n’importe comment. Aujourd’hui, ces policiers ont l’impression d’être victimes d’escroquerie. ‘Nous sommes en ce moment dans l’impossibilité de savoir si nous sommes concernés par les mille francs d’augmentation promis par le chef de l’Etat’. Si l’on en croit les plaignants, cette augmentation, décidée par le président de la République n’est pas encore effective chez les éléments du Gmi, contrairement aux autres corps de métier. ‘Ce qui n’est normal’, jugent-ils. Tout ce qu’ils demandent, en ce moment, c’est d’entrer dans leurs fonds. Un souhait qui sonne comme un clin d’œil en direction des autorités, seules capables aujourd’hui, semble-t-il, de calmer la colère de ces jeunes, dont certains ont, entre-temps, quitté la Casamance, laissant derrière eux des indemnités qu’ils risquent de ne jamais percevoir. 



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