« Nos parents paient cher l’électricité et les coupures intempestives perturbent toutes nos activités. Il n’est pas question de subir ces désagréments injustes et injustifiés de la Société nationale d’électricité (Senelec) », rouspètent les jeunes de la Sicap liberté 5 et 6 armés de pierres, de bâtons et de bars de fer.
Dans la nuit du lundi au mardi, entre 00 à 2h, ils ont envahi les deux voies qui séparent les quartiers Liberté 5 et 6. La circulation a été perturbée sur cet axe : pneus brûlés, jets de pierres, lancement de bombe lacrymogènes par la police... le tout dans une obscurité indescriptible. Depuis leurs terrasses et fenêtres, les populations environnantes contemplent les scènes de poursuites inédites entre policiers et jeunes. Les contenus des poubelles longeant les deux voies sont déversés sur la chaussée, dégageant une odeur nauséabonde .
Le taximan Malick Sarr soutient que l’Etat doit prendre le problème de la Senelec au sérieux pour, dit-il, « éviter le pire ». « Ces formes de violences restent la seule manière de manifester sa colère dans ce pays. J’ai laissé le même scénario à Castor et aux Hlm, juste après la coupure du jeûne. Si l’on n’y prend pas garde, ça peut dégénérer d’un moment à l’autre. Or gouverner, c’est prévenir », lance-t-il. Vendeur dans une superette, sa cliente Mary Ndiaye tonne : « la Senelec ne respecte pas les consommateurs. Pourtant, on nous dit que 500 milliards de francs Cfa ont été injectés dans cette boîte de l’an 2000 à nos jours. Les factures deviennent de plus en plus chères, mais on nous prive de courant pendant des heures. On ne doit pas condamner les Sénégalais à vivre au Moyen-âge. Le manque à gagner et les pertes sont énormes pour nous les vendeurs de produits alimentaires ».
Dans l’après midi d’hier, entre 16h 30 et 17h, le rond point Sacré-Cœur a été bloqué par les mêmes jeunes qui ont posé partout des troncs d’arbres et des pierres en brûlant encore des pneus. Comme d’habitude, la police est intervenue pour les disperser et veiller au grain. « Nous sommes obligés d’intervenir pour rétablir l’ordre, mais nous comprenons leur désarroi », dit un élément de la police sous le couvert de l’anonymat.
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Wade Go
En Juin, 2011 (06:34 AM)Participer à la Discussion