CRISE DANS L’ECOLE SENEGALAISE: La Cn/Ept et la Fenapes invitent les syndicats à la souplesse

L’école sénégalaise ne vaut-elle pas une messe ? Sans nul doute oui, pour les membres de la Coalition nationale pour l’Education pour tous (Cn/Ept) et de la Fédération nationale des parents d’élèves et étudiants du Sénégal(Fenapes) qui ont dans un vibrant appel, invité, hier, l’Intersyndicale enseignante et le Cusems à faire preuve de souplesse dans leurs actions revendicatives afin de sauver l’école du grave danger qui la menace.

La crise profonde qui agite l’école sénégalaise en cette période cruciale d’examens ( Cfee, Entrée en sixième,Baccalauréat, Bfem) n’a pas laissé indifférents les militants et acteurs de l’éducation que sont les organisations de la société civile actives en éducation et les parents d’élèves. C’est ainsi dans une rencontre organisée avec les organes de presse hier, vendredi, à la Maison de l’Education, la Coalition nationale pour l’Education pour tous(Cn/Ept) et la Fédération nationale des parents d’élèves et étudiants du Sénégal(Fenapes) ont tenu à faire le point sur l’état des négociations Etat/Intersyndicales enseignantes relativement à leur rôle de facilitation et d’intermédiation dans le dialogue bipartite. Pour les compagnons de Silèye Gorbal Sy et Bakary Badiane, premiers responsables moraux de la Cn/Ept et de la Fenapes, la crise qui frappe de pleins fouets cette fin d’année scolaire avec le boycott des corrections et/ou des Conseils de classes, voire la rétention des notes par certains syndicats dans la dynamique de leur action revendicative, fait planer un grave danger sur l’école sénégalaise.

En raison du principal point d’achoppement des négociations entre le gouvernement et les Intersyndicales enseignantes, à savoir l’augmentation de l’indemnité de logement, l’école sénégalaise se retrouve au centre d’un malaise qui risque de déboucher sur une année blanche, une année dévaluée ou tout simplement une année perdue. Toutes choses qui se feraient au préjudice des acquis de taille qui installent le Sénégal parmi les premiers pays africains émergents en matière d’éducation, voire au détriment des élèves, des parents d’élèves et des enseignants, en somme de la société sénégalaise elle même. D’où la profonde inquiétude qui tiraille la Coalition nationale Ept et la Fédération des parents d’élèves, dans ce contexte fortement conflictuel, et qui a incité les deux instances à lancer un appel solennel à la souplesse des syndicats d’enseignants engagés contre le gouvernement dans ce bras de fer dont les ultimes conséquences jettent le trouble dans les établissements scolaires comme dans les familles.

Sens des responsabilités

C’est ainsi que dans le cadre de leur engagement déterminé au bénéfice exclusif de l’éducation, la Coalition nationale et la Fenapes ont appelé les centrales d’enseignants à plus de sens de responsabilités dans la gestion des négociations avec le gouvernement. Pour les compagnons de Silèye Gorbal Sy et Bakary Badiane, les enjeux de développement que recoupent l’école et l’éducation comme la préoccupation citoyenne d’assurer l’avenir des jeunes élèves sénégalais doivent en effet inciter les responsables de l’Intersyndicale enseignante A comme le Cadre unique des enseignants du Moyen et du secondaire(Cusems), à surseoir provisoirement à leur mot d’ordre de boycott des corrections, des Conseils de classes et de rétention des notes. Le temps de permettre aux élèves de conclure correctement une année de travail, de labeurs et de sacrifices.

Appel à l’arbitrage du Président

D’ailleurs, fidèle à leur mission de facilitation des négociations entre les syndicats et les pouvoirs publics, tout rôle qui a conduit la Cn/Ept et la Fenapes à diligenter une série de médiations entre les partenaires en vue de trouver des solutions idoines aux problèmes qui se posent dans le secteur de l’école, les organisations de Silèye Gorbal Sy et Bakary Badiane à la base de la signature du protocole d’accord du 30 juin dernier, ont adressé un appel au président de la République, Mr Abdoulaye Wade, pour une rencontre d’arbitrage imminente entre les syndicats et le gouvernement. « En vertu de son pouvoir discrétionnaire et de sa disponibilité à accompagner l’éducation à laquelle il accorde 40% du budget national, le Président saura mettre un terme définitif à la crise et sauver l’année scolaire », ont affirmé les responsables de la Coalition nationale et de la Fédération des parents d’élèves.