Pour la lutte contre l’émigration clandestine, tous les membres du gouvernement doivent être impliqués. C’est ce que semble dire le Royaume d’Espagne en envoyant, hier, son ministre de la Justice au Sénégal. Venu pour une coopération juridique et judiciaire entre les deux pays, le ministre espagnol de la Justice, Juan Fernando Lopez Aguilar, n’a pas manqué d’aborder la question de l’émigration clandestine. Pour lui, il faut utiliser la répression pour combattre ce phénomène.
La question de l’émigration clandestine préoccupe beaucoup les autorités espagnoles. Après la visite au Sénégal du ministre espagnol de l’Intérieur, c’etait, hier, au tour de celui de la Justice. Cette visite de travail qui entre dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays était aussi une occasion pour le ministre espagnol de critiquer vertement les personnes qui aident les jeunes à emprunter la mer. «L’Espagne ne peut pas supporter la pression de l’émigration clandestine. Il faut contrer ce trafic illicite de personnes.
Cette pratique a une dimension criminelle et doit être combattue. Il faut assurer le principe de la légalité, car cette pratique est une violation des droits de l’Homme. Nous devons utiliser la répression pour combattre cela», affirme Juan Fernando Lopez Aguilar, ministre espagnol de la Justice. Selon M. Aguilar, «on ne peut pas être tolérant en violant les principes de légalité». Donc, les deux pays concernés doivent travailler pour donner des opportunités de réussite à tous ces jeunes qui ont l’espoir et la détermination de rallier l’Espagne ou l’Europe. Pour le ministre sénégalais de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, les accords signés entre les deux pays pour la lutte contre l’émigration commencent à porter leurs fruits. «Nous avons visité l’opération Frontex et nous avons remarqué qu’il y a des avancées considérables dans la lutte contre ce phénomène», annonce-t-il.
En effet, selon le ministre espagnol de la Justice, la coopération avec le Sénégal est prioritaire pour l’Espagne et ce pays constitue le premier en Afrique à bénéficier de l’aide espagnole. «Pour le Sénégal, nous avons triplé l’aide économique et financière», fait-il remaquer.
Outre les questions concernant l’émigration clandestine, les deux ministres se sont entretenus sur les sujets ayant rapport avec la coopération juridique et judiciaire entre les deux pays. Tout cela, pour le renforcement de l’Etat de droit au Sénégal. Ainsi, l’Espagne va assister le Sénégal pour la formation et le perfectionnement des magistrats, des auxiliaires de justice, des administrateurs du service public de la justice et de la chancellerie.
Cette coopération vise également à automatiser l’édition et la publication des jugements et du fichier d’exécution des peines. Toutefois, les deux ministres ont convenu de mettre en place un groupe de travail chargé d’entreprendre immédiatement les négociations pour la rédaction d’une convention d’entraide judiciaire en matière civile et commerciale et d’une convention d’entraide judiciaire pénale entre les deux pays. Et, ces deux conventions seront complétées, après négociation, par une convention sur le transfèrement des personnes condamnées.
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