Le peuple serait la préoccupation essentielle du gouvernement du Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré ainsi que l’a asséné hier ce dernier, toute la durée de son discours de politique générale. Nous voulons bien croire, le Pm, quand il dit cela. Sincèrement. Mais voyez-vous, tout dans les faits nous incite à ne pas croire. Et pourquoi ? Parce que ce gouvernement-là est non seulement pléthorique (n’évoquons pas l’Assemblée nationale et le Sénat) mais il est, semble-t-il, le symbole de la trahison et de la tortuosité, vu qu’il serait constitué pour la plupart de ceux-là qui, eux-mêmes, incarneraient l’infidélité et le reniement des principes, qu’ils soient idéologiques ou démocratiques
Au nom du peuple, nous pensons que les comportements contradictoires ne devraient pas prospérer. Autrement dit, se préoccuper ou agir au nom du peuple, c’est être dans les dispositions mentales d’incarner certaines valeurs et vertus républicaines au premier rang desquelles le respect du bien public. Mais dites-nous : où sont nos milliards des chantiers de Thiès ? De la corniche ? Etc ? On ne les verra jamais parce qu’au Sénégal, c’est patent, l’impunité sélective est assurément axiomatique de la démarche de l’Etat. Pis : c’est le président de la République (Wade) lui-même qui négocie (par procuration certes) sa part de butin (que l’on se rappelle le protocole de reubeuss !) avec le voleur présumé (Idy) dont on dit d’ailleurs que le retour aux affaires est imminent. Pouah !!!…
Le Premier ministre Hadjibou Soumaré a dit, hier : « consommons ce que nous produisons ». D’accord avec le Pm : nous devons consommer ce que nous produisons car on ne peut pas se développer sur la base d’une consommation extravertie. Mais lorsqu’on fait un tour chez nos élus, on se rend à l’évidence : tous (ou presque) extravertis. Les meubles viennent de France, d’Italie, des Etats-Unis, du Japon, d’Australie… Côté « consommation touristique », c’est avec chiens et chats dans les bagages, destination les Bahamas, la Californie, la Côte d’Azur, etc. Ah oui, gouverner au nom du peuple, c’est donner la possibilité à ses enfants de frimer à la rentrée des classes.
Non, monsieur le Pm ! Se préoccuper du peuple, c’est être dans une perspective de représentation. Et au nom de cette représentation du peuple et au vu des considérations plus haut mises en relief, ce peuple-là éprouve de la peine à croire que vos préoccupations sont les leurs.
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