Enjeux du secteur de l'environnement : Le Sénégal cherche 82,8 milliards de francs

Le gouvernement ambitionne de réaliser durant les trois prochaines années huit programmes qui devrait contribuer à réduire la dégradation des ressources naturelles et de l’environnement, lutter contre la pauvreté, améliorer le cadre de vie, sans oublier l’amélioration de la qualité des services. Le tout va coûter 82,8 milliards de francs Cfa à l'Etat.

(Correspondance) - Les enjeux du secteur de l’environnement et de la gestion de la nature ont été passés à la loupe à Saly. C’était à l’occasion d’une rencontre d’évaluation tenue du 17 au 20 février derniers pour faire le bilan du plan de travail du ministère de l’environnement et de la protection de la nature pour l’année écoulée 2005. Une occasion saisie par les responsables du ministère et les bailleurs pour se pencher sur le cadre de dépenses sectorielles à moyen terme élaboré par le ministère pour les trois prochaines années 2006 - 2008. Ce cadre prend en charge les objectifs sectoriels qui vont guider les orientations des autorités pour relever le défi de la politique de l’environnement.

Quatre principaux objectifs ont été identifiés. Il s'agit notamment de la réduction de la dégradation des ressources naturelles et de l’environnement, de la contribution à la lutte contre la pauvreté, de l’amélioration du cadre de vie, sans oublier l’amélioration de la qualité des services.

Huit programmes ont été élaborés pour servir de cadre d’application à la politique de l’Etat pour la gestion de l’environnement. Il s’agit d’abord du programme de gestion du potentiel forestier et faunique qui a pour objectif la gestion conservatoire et intégrée du potentiel forestier et faunique, mais aussi l’augmentation des efforts de reboisement et la rationalisation de l’exploitation forestière. Son coût global, pour les trois années à venir, est estimé à 18,6 milliards de francs Cfa.

L’autre programme auquel l’équipe de Thierno Lô et les bailleurs se sont intéressés au cours de cette rencontre de trois jours, a eu trait à la promotion des comportements citoyens en faveur de l’environnement. A en croire le ministre, la gestion de l’environnement et du cadre de vie nécessite en plus d’actions correctives, une action à long terme qui doit passer par l’éducation, la formation et la sensibilisation des populations afin de les responsabiliser par rapport à la gestion de leur cadre de vie. Ce programme s’adresse prioritairement aux enfants, notamment ceux du monde scolaire, sans oublier les collectivités locales et les communautés de base. Son coût global est arrêté, selon le ministre, à 5,7 milliards.

D’une enveloppe financière de 10,2 milliards, le programme de préservation marine et côtière vise à reconstituer les habitats marins. En effet, le Sénégal compte 700 kms de côte. Le problème est que les pollutions, nuisances et autres formes d’exploitation non rationnelles des ressources sont en train de compromettre ces ressources. L’urgence est, par conséquent, dans la reconstitution des habitats marins, a indiqué Thierno Lô.

Le quatrième programme sur lequel les acteurs ont disserté concerne l’amélioration de la base de connaissance des ressources naturelles de l’environnement ; son coût est estimé à 800 millions de francs Cfa. En fait, quatre autres programmes devant aider le Sénégal à relever les enjeux de la politique environnementale ont été aussi l’objet d’intérêt pour les participants à cette rencontre. A en croire le ministre, le coût global de mise en œuvre des huit programmes qui seront mis en œuvre en 2006 - 2008 est estimé à 82,8 milliards de francs Cfa. Une manne financière que les autorités sénégalaises espèrent obtenir avec l’appui des bailleurs de fonds.

Thierno Lô qui était en compagnie de l’adjoint à l’ambassade des Pays-Bas au Sénégal, Japp Jan Speelman, a répété la volonté de son ministère de faire face aux défis actuels du secteur.

Le budget du ministère de l’Environnement pour l’exercice 2005-2006 est arrêté à 24,83 milliards.