Le 19 juin 2025, les campus de l’université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) et de l’université numérique Cheikh Hamidou Kane (UNCHEK) ont accueilli, à Kaolack, la première édition du Forum des métiers et de l’entrepreneuriat, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Organisé en lien avec la Vision Sénégal 2050, ce rendez-vous visait à rapprocher la formation universitaire des besoins du tissu économique, dans un contexte marqué par un chômage élevé des jeunes diplômés.Articulé autour de conférences, d’ateliers métiers et de rencontres entre étudiants, entreprises et institutions, le forum s’inscrit dans un effort plus large de recalibrage des filières en direction des secteurs jugés porteurs : agro-industrie, numérique, économie verte ou encore entrepreneuriat rural. Il s’agit d’orienter la production académique vers une employabilité plus opérationnelle, en tenant compte des réalités économiques régionales.L’événement a aussi souligné une dynamique plus structurelle : la volonté de certaines universités régionales de jouer un rôle de levier territorial, en formant localement des compétences susceptibles de nourrir des projets d’innovation ou de création d’activité. Mais cette ambition se heurte encore à des contraintes persistantes : manque de passerelles avec le secteur privé, faible structuration des écosystèmes d’accompagnement et inadéquation fréquente entre compétences disponibles et besoins exprimés.Dans ce cadre, l’appel à une meilleure articulation entre les politiques d’enseignement supérieur, d’emploi et d’innovation a été réitéré. Car si la massification de l’accès à l’université a ouvert des perspectives, elle n’a pas toujours été suivie d’une adaptation suffisante des outils d’orientation, des contenus pédagogiques ou des mécanismes d’insertion professionnelle.L’initiative de Kaolack témoigne cependant d’un changement d’approche : plutôt que de concevoir l’université comme un simple lieu de délivrance de diplômes, elle est de plus en plus perçue comme un acteur économique potentiel, capable de contribuer à la transformation locale. Reste à voir si cette volonté de synergie débouchera sur des mécanismes durables d’intermédiation entre la formation et les besoins du marché.
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