Le ministère de la Santé et de l’Action sociale poursuit sa dynamique de réforme avec l’élaboration d’une nouvelle lettre de politique sectorielle, en phase avec l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 » et la Stratégie nationale de développement 2025-2029. Un document élaboré sur près de quatre mois et validé en mars 2025 avec l'appui du ministère de l’Économie et de la Coopération.
Cheikh Tidiane Bathily, responsable du bureau planification au niveau dudit ministère, précise :
« Au mois d’octobre 2024, le nouveau gouvernement du Sénégal a lancé un nouveau référentiel de politique publique, l’Agenda national de transformation Sénégal 2050, le master plan et la stratégie nationale de développement 2025-2029. À la suite de ce lancement, des instructions ont été données aux différents ministères pour élaborer de nouvelles lettres de politique sectorielles alignées à ce nouveau cadre. »
Le ministère de la Santé s'est ainsi engagé dans une démarche inclusive, décentralisée, en organisant des rencontres régionales pour vulgariser le contenu de cette lettre politique sectorielle et intégrer les nouvelles orientations dans les planifications locales.
Selon Cheikh Tidiane Bathily, ce travail s’est appuyé sur un diagnostic approfondi du système de santé sénégalais :
« Nous sommes partis d’un diagnostic sur la gouvernance du système de santé, les ressources humaines, les infrastructures, les équipements et les indicateurs de santé. Par exemple, en matière de mortalité néonatale, il reste beaucoup d’efforts à faire, notamment à Kaffrine. »
Il ajoute que les maladies non transmissibles sont en hausse :
« À Kaffrine, les indicateurs sur les maladies non transmissibles dépassent la moyenne nationale. Cela montre que nous faisons face à un double fardeau : les maladies transmissibles et non transmissibles. D’où l’importance de renforcer la prévention et la promotion de la santé. »
Ce diagnostic a débouché sur quatre grandes orientations stratégiques :
• La gouvernance sanitaire, appuyée par la digitalisation intégrale du système de santé.
• La prévention et la promotion de la santé, désormais priorité nationale.
• Une offre de soins de qualité, recentrée sur les besoins exprimés par les populations.
• La protection sociale, axe majeur pour réduire les inégalités en santé.
Ces orientations sont prévues pour être mises en œuvre d’ici à 2029, avec un financement étatique de 1600 milliards FCFA. Le pôle centre, comprenant Kaffrine, Kaolack et Fatick, bénéficiera à lui seul de 270 milliards FCFA.
« L’État compte sur l’émergence de ces pôles territoriaux », soutient M. Bathily.
Parallèlement, un Programme de Couverture Sanitaire Universelle est lancé. Il comprend un projet structurant baptisé Relèvement du plateau technique, doté de 432 milliards FCFA.
« Ce projet permettra la construction de nouveaux centres de santé et postes de santé, la réhabilitation des structures existantes, le recrutement de personnel, et l’acquisition d’équipements. C’est sur ce projet que nous comptons pour bâtir des infrastructures comme le centre de santé de Malem Hodar. »
Enfin, M. Bathily souligne le rôle crucial des collectivités territoriales dans la réussite de cette politique.
« Malheureusement, en 2023, elles n’ont contribué qu’à hauteur de 3,2% au financement de la santé. Ce chiffre est très faible. Avec l’avènement des pôles, il faut un changement de paradigme pour qu’elles jouent pleinement leur rôle. »
Commentaires (0)
Participer à la Discussion