Le débat sur le voile à l’école après des propos du Premier ministre Ousmane Sonko est loin de connaître son épilogue. Après l’indignation de l’église et la sortie de certains politiques, c’est au tour de la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal (LIPS) de réagir sur la mise en garde de l’actuel chef du gouvernement sénégalais contre les écoles interdisant le port du voile.
Dans un communiqué parvenu à Seneweb, le bureau national de la LIPS, qui dit « suivre avec un grand intérêt » le débat sur le port du voile islamique et les règlements intérieurs des écoles confessionnelles, a soutenu que cette mise en garde de Sonko est « louable à plusieurs titres ».
En effet, il a manifesté son soutien au Premier ministre et souhaite que « toutes les dispositions nécessaires soient prises pour permettre à notre pays de ne plus revenir sur ce sujet potentiellement divisionnaire ».
« Il faut d’emblée reconnaître que ce débat n’est pas nouveau au Sénégal et refait surface après celui de 2011, où des filles voilées avaient été exclues de l’école privée catholique Hyacinthe Thiandoum. À cette époque, la LIPS, avec le Front pour la défense des valeurs éthiques (FDVE), devenu And Samm Jikkoyi, et le Collectif des associations islamiques du Sénégal (CAIS) avaient organisé une conférence de presse pour dénoncer cette décision et appeler ‘’Son Éminence le Cardinal Théodore Adrien Sarr, alors archevêque de Dakar, à prendre toutes les mesures règlementaires nécessaires pour décourager toute velléité de discrimination confessionnelle dans le secteur de l’éducation », rappelle la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal.
Elle ajoute : « Treize années après, si le même débat refait surface à la suite de la brève crise de 2°19, provoquée par une décision similaire de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar (ISJA), il devient alors impératif et urgent pour la nation sénégalaise de débattre ouvertement et franchement de ce sujet afin de trouver une solution juste et durable, différente des arrangements temporaires trouvés jusqu’à présent. À cet égard, il est louable à plusieurs titres que le Premier ministre du Sénégal, par son courage, ait pris sur lui la responsabilité de désamorcer une bombe à retardement qui, sans une action courageuse, aurait pu nous exploser au visage ».
Dans sa réponse à la question sur l’inclusivité de notre système éducatif, la LIPS dit « avoir entendu un Premier ministre soucieux de notre vivre ensemble suivant nos propres modèles et références, et attaché au respect des droits fondamentaux de chaque individu, y compris le droit à la liberté religieuse ».
« La Ligue apprécie à sa juste valeur l’ouverture au dialogue sur les sujets religieux sensibles, ce qui justifie à plus d’un titre l’importance d’une direction chargée des affaires religieuses et d’un ministère du culte, qui permettront d’amorcer des discussions sur ces questions délicates et d’ajouter une dimension significative à la politique de JUB, JUBBAL, JUBBANTI pour notre pays, celle du JUBOO », lit-on dans les colonnes du texte.
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