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PANNES SEXUELLES : Facteur de dislocation familiale, motif de divorce

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PANNES SEXUELLES : Facteur de dislocation familiale, motif de divorce
Au moment où des personnes souffrent d’une «panne» qui les empêche d’être de véritables hommes, certains quidams cherchent à s’enrichir à leurs dépens, en exploitant leur situation. En effet, des soi-disant marabouts, féticheurs, guérisseurs traditionnels, tradipraticiens, se muent en médecins. Pour prétendre soulager le mal de ces «sous-hommes». Mais dans la plupart des cas, ils les dépouillent de leurs biens, sans pour autant les soigner. Ajoutant ainsi, par leurs forfaits, à la souffrance de ces malades d’un genre particulier. Dont la maladie est souvent source de perturbations, aussi bien psychologiques que sociologiques.

L’impuissance sexuelle est réelle et se manifeste douloureusement chez certains hommes. Cette maladie qui terrasse des milliers de gens à travers le monde, est liée, selon certains témoignages, à plusieurs facteurs et occasionne des blocages psychologiques. L’impuissance sexuelle est aussi due «à de nombreuses maladies sévères comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires, la paraplégie, l'hypertension, l'arthrose non traitée, l'obstruction presque complète des artères génitales (chez les fumeurs), l'alcoolisme. Certaines interventions chirurgicales peuvent également entraîner des complications sur la virilité, surtout quand des artères ou des nerfs ont été coupés. Le défaut d'hormones, les troubles du sommeil … sont aussi des facteurs qui peuvent occasionner les pannes sexuelles», a expliqué un médecin que nous avons rencontré. Seulement, cette vérité scientifique ne semble pas convaincre certaines personnes, pour qui l’impuissance est liée à des considérations plutôt occultes. «Tout ce que vous disent les médecins et autres spécialistes de la santé sur l’impuissance sexuelle n’est qu’un tissu de contrevérités», a rétorqué un sexagénaire, qui s’en tient à des explications irrationnelles. Selon lui, «l’impuissance sexuelle, qui empêche un homme de satisfaire sa libido, est une malédiction, ou un mauvais sort qu’un individu jette sur son rival. Dans le passé, si une personne était atteinte d’impuissance sexuelle, on lui recommandait des panacées et expédients composés d’écorces, de feuilles d’arbres et de racines. S’il les prenait, la maladie guérissait en un temps record», ajoute-t-il, non sans dire que «cela a tendance à disparaître petit à petit». Toujours est-il que les victimes de cette maladie vivent difficilement dans la société.

Facteurs de dislocation des couples

Aujourd’hui, l’impuissance sexuelle est vécue durement dans certains foyers de la région de Kolda et même du Sénégal. Difficile pour la personne atteinte de vivre sa déficience. Cette difficulté est aussi vécue par les parents et l’entourage immédiat de ces personnes. Généralement, on ne parle pas d’impuissance sexuelle dans les foyers traditionnels de la région de Kolda. La question est taboue. Parents et enfants ne discutent pas d’amour, à plus forte raison cette maladie qui pourtant, y fait des ravages. «Mieux vaut mourir que de rester dans cette situation. Je ne suis pas né ainsi, j’ai attrapé la maladie dans ma jeunesse. La malédiction m’a frappé alors que j’avais déjà une épouse. Cette dernière, qui n’a pas pu supporter mon état, a préféré plier bagages pour rejoindre sa maison familiale et ce, de façon définitive», témoigne un adulte victime de cette maladie. Il est sans enfant et sa femme l’a délaissé. Nombreuses sont les personnes qui, comme lui, souffrent de cette maladie mais ne peuvent pas le crier sur tous les toits. Ayant même souvent honte d’aller se faire consulter par un médecin. À la limite, les malades s’abandonnent à des marabouts, charlatans et autres féticheurs qui leur promettent une guérison dans les meilleurs délais.

Pas d’acte sexuel, annulation du mariage

Souvent on assiste à des séries de divorces qui interviennent dans les relations qui unissent des éléments d’un même couple dans certains foyers. Au Fouladou, des mariages volent souvent en éclats à cause d’une impuissance sexuelle constatée chez un époux. «J’ai divorcé d’avec mon époux. Il est riche, très doux et il m’aime jusqu’à présent. Il me donnait tout ce dont j’avais besoin. Financièrement je n’avais aucun problème. Mais il était impuissant sexuellement. J’ai préféré divorcer», a déclaré cette jeune femme qui vient de se libérer de son mari malade. « Mon ex-époux, qui voulait tout simplement me garder chez lui, m’avait proposé de partager si je le voulais le lit de son jeune frère. L’essentiel pour lui, c’est que je ne divorce pas. Je ne pouvais pas faire ça. C’est impensable», témoigne une autre femme, la trentaine. Si cette femme a refusé cela, c’est pourtant une pratique bien courante dans certains milieux et ethnies qui peuplent la zone sud-est du Sénégal. Dans ces foyers, les épouses partagent les lits de leurs beaux-frères, leurs maris étant dans l’impossibilité de les transporter au 7e ciel. « On doit tout partager avec son époux. Et dans ses rapports quotidiens, l’acte sexuel est encore plus important. Il magnifie le lien de mariage et redonne confiance au couple. Si des mariés ne partagent pas l’acte sexuel, ils n’arrivent pas à vivre en paix dans leur foyer», explique une femme qui a divorcé d’avec son mari impuissant.

«Les jal jali ne font pas réagir mon époux»

La nature a offert aux hommes des attributs essentiels pouvant leur permettre de donner à leur partenaire du plaisir, mais aussi une procréation. Et pour optimiser ces atouts, les couples usent d’artifices pour rendre la chose plus… paradisiaque. Les femmes, véritables orfèvres en la matière, ne lésinent pas sur les moyens. C’est pourquoi, quand une femme a affaire avec un homme atteint d’impuissance sexuelle, elle ne s’embarrasse pas de fioritures pour s’en débarrasser. Car elle ne peut ni user de son charme encore moins d’artifices féminins qui donnent du piquant à une relation de couple. Car son mari est toujours «froid». Aucune réaction sous la ceinture. « Malgré tout ce que je fais, je n’arrive pas à faire réagir mon époux qui se contente de me regarder quand je joue au grand jeu. C’est déplorable», déclare une dame. Une autre de nous donner un cours bien particulier. « Les jal jali sont de véritables secrets pour les femmes sénégalaises. Ils écourtent les débats dans l’intimité de la chambre et préparent les soirées torrides. Tout homme digne de ce nom ne doit pas être insensible à ses cliquetis», soutient une femme. «Malheureusement l’homme atteint d’impuissance sexuel ne tire aucun plaisir de ces trucs et astuces féminins. Rester avec un tel homme, c’est perdre son temps. C’est se condamner à vivre sans plaisir sexuel», soutient-elle avec véhémence.

Impuissance passagère ou «xala»

Il y a d’autres formes d’impuissances passagères causées par une promise coiffée au poteau par une rivale. Promise qui s’attache les services d’un guérisseur ou féticheur pour rendre impuissant l’homme qu’elle convoitait. La pratique est courante au Fouladou et se manifeste souvent dans la nuit de noces. Cette nuit de vérité et d’honneur est souvent fatidique pour la femme et/ou le nouveau marié qui n’arrive pas parfois à retrouver sa virilité une fois seul avec son épouse. Le cas le plus récent, c’est le mariage de ce chauffeur qui défraie la chronique dans un village du département de Vélingara. 5 jours après la célébration de son mariage qui en grande pompe, le nouveau marié a perdu sa virilité. Cela, à cause d’un mauvais sort que lui a jeté une de ses conquêtes qu’il a délaissée. Ces justement du fait de ces différentes pannes sexuelles que les marabouts, guérisseurs et autres charlatans sont souvent sollicités. Un créneau porteur pour eux.

Un filon pour charlatans et féticheurs

Dans la Casamance naturelle (région de Kolda et Ziguinchor) et même ailleurs dans les pays de la sous-région, ce sont les guérisseurs traditionnels, les féticheurs et marabouts qui occupent les antennes des radios et colonnes de certains journaux pour se faire une pub afin d’appâter leurs clients qui viennent de tous les horizons. Ceux qui n’ont pas les moyens de se faire une publicité empruntent les rues des quartiers et chemins des villages, sacs en bandoulière assimilables à des pharmacies ambulantes. Mais en réalité il y a plus d’activités commerciales que de remèdes. «J’ai dépensé tout mon argent et vendu mes biens pour retrouver ma virilité que je perds momentanément. Mais le constat est que ma maladie s’est aggravée depuis que j’ai commencé à fréquenter les féticheurs et marabouts banabana qui arpentent notre pays», se désole un impuissant sexuel sous le couvert de l’anonymat.



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