PAPE MOMAR DIOP SUR LES CASSES DE SA MAIRIE : « Personne ne m’a appelé ! Ce n’est pas élégant »

«Il y a eu des casses dans ma mairie, et on en a parlé partout, même hors du Sénégal, mais aucun responsable, ni de la direction du parti, ni de l’Etat n’est venu s’enquérir de la situation. Pire, personne ne m’a appelé». Ces propos teintés d’amertume du maire de la Médina témoignent éloquemment du bas niveau de la «fraternité» chez les libéraux et des autorités au sommet de l’Etat. Et Pape Momar Diop trouve que l’attitude de ses «frères» et des représentants de l’Eat est tout simplement «regrettable et inélégant». En réalité, l’édile de la Médina ne comprend pas cette «indifférence», d’autant qu’en tant que «maire de commune d’arrondissement et responsable national du Pds, je mérite plus d’égards».

Les cellules d’entreprises oubliées

Autant il ne comprend pas l’absence de compassion de la part de l’Etat et des libéraux à son endroit, autant Pape Momar Diop n’arrive pas à élucider la non-prise en charge des cellules d’entreprises dans le choix des 17 secrétaires nationaux devant s’occuper désormais de la gestion du Pds. Cette décision est d’autant plus incompréhensible, pour lui, que ces comités d’entreprises «ont toujours été membres du Comité directeur». Toutefois, le responsable chargé de ces cellules d’entreprises ne désespère pas quant à la reprise de ses attributs au sein de la galaxie libérale. Ainsi, il dit avoir écrit des correspondances à la direction du parti dans l’optique de «sensibiliser» le secrétaire général national, «afin qu’il sache réellement que les cellules d’entreprises sont là, en train de travailler pour lui et pour le Sénégal».

Pape Diop n’a pas fait une application intelligente de la directive présidentielle

Pape Diop est le responsable en chef du déguerpissement raté des marchands ambulants qui ont mis, mercredi dernier, Dakar sens dessus-dessous. C’est l’avis du maire de la Médina. Pour Pape Momar Diop, le chef de l’Eat qui «n’a émis qu’un vœu» ne peut aucunement être tenu responsable de cette «action maladroite». Si Pape Diop avait joué correctement son rôle , affirme-t-il,  le Président Wade n’aurait pas à constater que les rues de Dakar étaient encombrées, au point de demander leur désencombrement». L’autre faute imputée à Pape Diop, c’est le fait d’avoir fait cavalier seul, et de n’avoir pas fait une «application intelligente» du souhait du chef de l’Eat. A en croire l’édile de la Médina, Pape Diop devait convoquer autour d’une table, les 19 maires de communes d’arrondissements qui gèrent les commerçants au quotidien, les ambulants eux-mêmes, ainsi que les services de la gouvernance et de la préfecture. Cela, pour «échanger et trouver ensemble des solutions» à travers lesquelles, toutes les parties se retrouveraient. «Il ne l’a pas fait. Et le gouverneur qui a reçu des instructions n’a fait que les appliquer», a martelé Pape Momar Diop s’empressant toutefois de dédouaner le chef de l’exécutif régional de Dakar. Dans une allusion à peine voilée contre le maire de Dakar, il soutient que les vrais coupables sont «ceux qui, après avoir ordonné le déguerpissement puis le retour des marchands ambulants, se mettent à faire des tournées, pour donner l’impression que ce sont eux qui ont décanté la situation».

«C’est une erreur de vouloir recenser les ambulants»

Pour Pape Momar Diop, qui dit avoir une expérience des marchés et des commerçants en tant que maire et responsables des cellules d’entreprises Pds, il faut que l’on fasse «la part des choses» entre «marchands ambulants» et «marchands installés illégalement». Pour lui, les ambulants ne posent pas de problèmes particuliers, car «ils ne restent pas sur place». A l’en croire, ceux qui sont véritablement à la base de l’encombrement des rues et avenues, «ce sont ceux qui installent illégalement des cantines et des tables sur les trottoirs. Ceux-là ne sont pas des ambulants. Et s’il doit y avoir déguerpissement et recensement, c’est sur ces gens que l’accent doit être mis », estime en  substance le maire de la Médina.

En outre, Pape Momar Diop trouve que «c’est une erreur de vouloir recenser tous les ambulants». Surtout que pour lui, «tout le monde est devenu ambulant». Aussi, vouloir les fixer sur des endroits définis n’est également pas la solution à son avis. «Un ambulant, par nature ne peut pas rester sur place. Et si vous les interrogez, il vous diront qu’ils ne veulent pas et ne peuvent pas rester sur place», a-t-il affirmé. Toutefois, il s’empresse d’ajouter qu’on peut les «aider autrement». Mais pour cela, il faudra à son avis, que des discussions soient menées avec tous les concernés.