On ne lésine pas sur les moyens pour un «bon» ndogou. Le soir, il faut bien manger. Du sucré, du salé... Tout est bon pour remplir le ventre. Tous les aliments sont consommés, mais les plus prisés demeurent les pâtisseries, les saucisses, les jus en sachet importés etc. Même si certains produits alimentaires sont fortement déconseillés en cette période de jeûne, si l'on veut maintenir la bonne santé de son organisme.
S'il est vrai que jeûner rime avec bonne santé, il n'y a aucun doute que les habitudes alimentaires changent aussi chez certains Sénégalais. Et la rupture du jeûne est le moment choisi pour compenser la diète de la journée. En attestent les longues files qui se forment tous les soirs dans les boulangeries, grandes surfaces, supérettes et autres marchés. Seulement, tout le monde n'est pas concerné par ce changement qui oscille en fonction des personnes.
«Personnellement, je préfère rompre mon jeûne avec du kinkéliba pour deux raisons. D'abord, pour éviter le café et les boissons gazeuses, ensuite pour ses vertus médicinales», nous dit El Hadj Malick, agent dans une entreprise privée de la place, Et comme accompagnement, notre interlocuteur ne sort pas du lot des inconditionnels de pain. «Je ne peux pas m'en passer », avoue-t-il. Et d'ajouter, «loin de chercher à me gaver, je m'efforce de manger léger, car même si je consomme du pain beurré ou chocolaté ou avec des saucissons et du gruyère à l'heure du ndogu, je ne mélange pas les aliments.» Tout comme El Hadji Malick, Ndèye Fatou Faye, étudiante, dit porter son choix sur les pâtisseries. À la seule différence que cette dernière prend aussitôt après la prière du timis son repas. Contrairement à lui qui mange audelà de minuit.
«Chez nous, on mange après la prière. Ce qui veut dire qu'on n'accorde pas trop d'importance au ndogu. C'est juste des dattes, du café au lait et un bout de pain, et parfois on s'en passe», explique-telle. Pour sa part, Ousmane Sène laisse entendre que c’est par souci d'appétit qu'il tient à ses saucissons.
Par ailleurs, il n'y a pas que le pain de mie et autres charcuteries qui sont prisés en cette période de Ramadan. À défaut de jus locaux, de nouveaux produits importés, pour la plupart d'origine espagnole, pullulent sur le marché. Ils ont pour noms : Joli, Trix, Nutrinho, Sonia, Camp etc. Considérés comme toxiques pour certains, ils sont perçus par d'autres comme un «ndimbal jaabots » (assistant social). Malgré le risque de péremption.
«Les affaires marchent bien en ce moment», se réjouit Ndèye Sokhna, vendeuse de jus en poudre conditionnés dans des sachets de 125 g et plus et dont le prix est compris entre 75 et 125 F. Pour elle, si les Sénégalais préfèrent ces sachets qui existent en plusieurs parfums au détriment du jus naturel des produits locaux, c'est grâce au coût. «C'est à la portée de toutes les bourses », note-t-elle. Avant de faire remarquer, à la demande de Camp, que ce produit est en rupture, car la date de péremption est passée. Elle invite les clientes à faire plus «attention » à ce qu'elles achètent.
Enfin, selon les spécialistes, l'organisme a besoin d'énergie pour pouvoir utiliser tous ces produits. Si vous mangez peu le matin, vous déclencherez rapidement la sécrétion de l'hormone de la faim, la neuropeptide Y qui empêche l'utilisation des graisses au détriment d'une destruction musculaire. En revanche, si vous mangez bien, vous secreterez l'hormone de la satiété, la leptine, qui favorise l'utilisation des graisses. Dans ce dernier cas de figure, vous perdrez du gras dans la journée.
Oumy DIAKHATE
Source Walf Grand Place
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