Créée dans la forêt de Mbaffar en 1887, Touba est composée de plusieurs villages fondés soit par Cheikh Ahmadou Bamba, soit par ses fils, frères ou grands dignitaires (les cheikhs). Pour la communauté mouride, Touba, la cité tant souhaitée par Cheikh Ahmadou Bamba, est représentée comme la ville idéale. « Celle (la cité) qui doit refléter la puissance et la beauté de son œuvre terrestre, tout en préfigurant ses promesses de paradis dans l'au-delà », souligne le docteur en géographie, Cheikh Guèye dans son ouvrage « Touba, La capitale des mourides », édité en 2002.
En effet, pour les mourides, toutes les difficultés se surmontent à Touba, tous les péchés y sont expiés et tous les miracles s'y accomplissent. Une perception tellement ancrée que « construire sur le sol de Touba ou y être enterré sont perçus par le disciple mouride comme des signes de rédemption », explique le chercheur. C’est ce qui explique la forte explosion démographique à Touba.
Mbacké, dont Touba est la plus grande commune, est devenu le département le plus peuplé du Sénégal devant Dakar (selon le recensement 2023 de l’Ansd). Avec une superficie bâtie qui est passée de 575 ha en 1970 puis de 12 000 ha en 1997 à 30 000 ha suite à la nouvelle extension intervenue en 2005, Touba connaît une urbanisation galopante. Ceci en raison de son statut de ville religieuse, mais aussi de son attractivité économique.
La cité est également devenue, en raison de cette croyance (promesse de paradis), une nécropole où plus de 100 000 Sénégalais sont enterrés en moins de 10 ans dans le cimetière de Bahiya (45 ha) rouvert en janvier 2014 sur instruction du khalife d'alors Serigne Sidy Moukhtar Mbacké.
Dans cette immersion, Seneweb vous plonge dans l'histoire de ce cimetière tracé et inauguré par le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba. Non sans revenir sur le raison de sa fermeture pendant plusieurs décennies, la réouverture, l'organisation particulière et le nombre journalier d'enterrements.
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