Une affaire familiale mêlant trafic de drogue et tentative de protection filiale a été jugée devant la barre de la Chambre criminelle du tribunal de Mbour, ce vendredi 18 avril 2025. K. Danso et son fils M. K. Danso comparaissaient pour association de malfaiteurs et trafic de chanvre indien. Le père a choisi d’assumer seul le poids d’un trafic de chanvre indien qui pourrait lui coûter jusqu’à 15 de prison. Face aux juges, K. Danso change sa version, alors qu'il avait d’abord accusé son fils. Il prend désormais tout sur lui.
Les faits remontent à 2022, lors d'une opération menée par la gendarmerie de Joal. Les enquêteurs ont d’abord interpellé M. K. Danso en possession d’un sac contenant un kilo de chanvre indien. Une perquisition de son domicile a permis de découvrir neuf autres kilos dissimulés dans le poulailler.
Initialement, K. Danso avait tenté de faire porter le chapeau à son fils. Mais lors de son audition devant la chambre criminelle, il a fait volte-face. Il a reconnu être le véritable propriétaire de la drogue, expliquant que son fils n’était au courant de rien et avait voulu le couvrir par pitié.
M. K. Danso a, pour sa part, soutenu qu’il ne faisait que secourir son père lors de l’intervention musclée des gendarmes en civil. "Des gendarmes en civil étaient venus demander après mon père. Je leur ai dit qu’il était absent. Quand il est revenu, dès que je lui ai ouvert la porte, ils l’ont bousculé. Je suis allé le secourir", a-t-il déclaré à la barre.
Mais pour le procureur, les éléments à charge sont clairs : la possession du chanvre indien et la découverte de la cache dans la propriété familiale témoignent d’une implication commune. Il a également souligné le passif judiciaire de K. Danso, qui a déjà purgé une peine de deux ans pour trafic de chanvre indien. Ainsi, pour l'avocat général, le père et le fils agissaient ensemble. Il ne s’agit pas d’un simple geste d’amour filial, mais d’une association criminelle. Les deux prévenus risquent jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle.
Les avocats de la défense, Maitres Abdoulaye Tall et Omar Sène, ont plaidé la clémence. Ils soutiennent qu’aucun élément du dossier ne permet de prouver une véritable association entre le père et le fils dans cette affaire.
Le destin de K. et son fils M. Danso est désormais suspendu à la décision de la chambre qui sera rendue le 16 mai 2025.
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