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Monday 01 September, 2025
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Vers une aquaculture durable : Le code de 2022 expliqué à Kaffrine lors d'un atelier

Auteur: Mor Ka

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Un atelier de sensibilisation et de vulgarisation du Code de l’aquaculture s’est tenu à Kaffrine, une initiative conjointe de l’Agence nationale de l’aquaculture (ANA) et du programme Enabel. Ce code, promulgué en 2022, vise à encadrer, organiser et développer de manière durable le secteur aquacole sénégalais.
Selon le docteur Samba Ka, directeur général de l’ANA,  « c’est un atelier de vulgarisation du Code de l’aquaculture qui a été promulgué en 2022. Pourquoi est-ce important ? Parce que c’est comme le Code de la route, mais pour le secteur aquacole ».
Il précise que « tout secteur sérieux se doit d’avoir un cadre juridique : des règles de pratique, d’application et d’exercice. Ce code vient combler un vide longtemps observé depuis la création de l’ANA. Il détermine les types de fermes aquacoles, les autorisations nécessaires, les bonnes pratiques et la réglementation du secteur ».
Par ailleurs, le Dr Ka a rappelé l’urgence de renforcer la production aquacole nationale, encore faible par rapport aux standards africains. « En 2024, la production tourne autour de 2 075 t, principalement dominée par les huîtres. C’est très faible. L’Égypte produit 1 500 000 t. Le Sénégal n’est même pas sur l’échiquier africain. Notre défi, c’est d’inverser cette tendance », a-t-il souligné.
Dans ce dessein, l’ANA mise sur plusieurs leviers, dont la création de 14 écloseries régionales. « Nous voulons une écloserie dans chaque région, avec une capacité de production d’un million d’alevins chacune », a annoncé le Dr Ka, précisant que les semences et l’aliment restent les deux principaux défis du secteur. « L’aliment représente jusqu’à 60 % des coûts de production. Le Sénégal ne produit pas encore son propre aliment pour poissons. Mais une usine pilote à Bohol est en phase de tests, grâce à un partenariat avec Emma Sanders », a-t-il révélé.
Concernant la région de Kaffrine, il a reconnu les défis liés à la salinisation des nappes. « Il y a des problèmes d’eau salée. Avec nos partenaires comme Enabel, Promovillage ou encore le PUDC, nous cherchons des solutions, notamment par la mobilisation d’eaux douces ou des barrages anti-sel », a-t-il assuré.
Pour sa part, Lalla Camara, adjointe au gouverneur chargée des affaires administratives, a salué cette initiative : « C’est une étape importante pour Kaffrine, surtout dans un contexte de raréfaction des ressources halieutiques. L’aquaculture constitue une alternative crédible. Nous félicitons l’ANA et ses partenaires pour cette activité. »
L’expert en formation professionnelle et emploi à Enabel, Abdou Diouf, a tenu à rappeler le cadre de cette collaboration. « Il s’agit d’un programme bilatéral formulé avec l’État du Sénégal. L’Agenda de transformation 2050 accorde une place centrale à la souveraineté alimentaire et à la résilience socioéconomique. L’aquaculture y trouve toute sa pertinence », a-t-il déclaré.
Il a aussi salué la forte participation féminine à l’atelier. « Les femmes sont massivement présentes aujourd’hui. Elles sont au cœur de la souveraineté alimentaire. Sans elles, rien ne peut marcher dans un pays. Ce sont les piliers de la résilience socioéconomique », a conclu Abdou Diouf.
Auteur: Mor Ka

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