M. Fallou Demazeux, un Européen, a été le coach du lutteur Pape Touré «Bazooka» lors de la journée de feu organisée le dimanche 13 janvier à Mbour. Décidément, après les Asiatiques, ce sont maintenant les Européens qui flirtent avec notre sport national. Véritables signes annonciateurs d'une nouvelle ère que connaît peu à peu la lutte sénégalaise.
Occupant deux chaises auprès des différents journalistes présents pour les reportages, Messieurs Fallou Demazeux et Claude Ruel, deux Européens, avaient les traits tirés et les yeux rivés sur les différents lutteurs s’échauffant sur le bas côté de l’arène. Sans mot dire, ils semblaient avoir déjà prodigué à leurs différents poulains ce qu’ils avaient à faire. Le choc du jour étant celui entre Pape Touré et Kadd Gui, un «vieux loup». M. Demazeux était donc très crispé. «C’est vrai que je ressens une petite frayeur, parce qu’un coup de poing ravageur pris par mon poulain pourrait mettre fin à ce combat, mais j’ai tout de même confiance que Pape va l’emporter sur l’autre», dira-t-il. La lutte, les accessoires entrant en ligne de compte, Demazeux connaît tout cela : «après les virées chez les différents marabouts, je crois que Pape a bon moral pour réaliser un bon combat».
Au Sénégal depuis 2007, M. Fallou Demazeux a découvert la lutte grâce à sa femme qui en est une mordue. Mbour constituant un véritable bastion de notre commune passion qu’est ce sport à cause du légendaire Bombardier, de son écurie et de la floraison d’autres lutteurs, l’Européen a vite fait connaissance avec Pape Touré le «Bazooka », qu’il décida de coacher, avec le projet de s’aventurer dans la création d’une écurie si d’aventure son poulain lui donnait satisfaction. «Je pourrais, pourquoi pas, créer une écurie. C’est du business après tout», admet-il. Le moment le plus palpitant fut la confrontation. Devenu soudainement taciturne, préoccupé et visiblement très inquiet, le coach «toubab» suivait la confrontation de son poulain.
S’agrippant à son siège, se penchant à gauche à droite pour mieux voir, lançant de temps en temps des regards furtifs avec un sourire qui trahissait son anxiété à peine voilée, Demazeux buvait jusqu’à la lie le calice que semblait lui servir son lutteur lorsque Kadd Gui lui envoya un uppercut et le balança violemment sur ses genoux. Bazooka, agrippé au nguimb de l’adversaire, se releva promptement et entama une action qui finit par plaquer Kadd Gui par terre. D’un bon prodigieux, jaillissant de son siège, notre coach cria : «il a gagné, Pape a gagné !» Demazeux gambadait et disparaissait dans le charivari semé par le fan’s club. On attend la création de l’écurie avec ce «come-back» de Bazooka.
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