Des occasions ratées contre la Tunisie, des combinaisons à revoir et une entente encore à parfaire : El Hadji Diouf et Mamadou Niang sont à la recherche de la bonne formule alors que leur association en attaque est l’une des clés de la réussite du Sénégal dans la Can-2008.
Leur duo avait pourtant de quoi faire naître de belles promesses. D’un côté, l’expérience et la roublardise de Diouf, monument du football sénégalais et éternelle tête brûlée, capable sur un coup de génie de faire basculer une rencontre... ou au contraire de saborder son équipe par un coup de sang. De l’autre, Niang, intenable en Ligue 1 sous le maillot de Marseille (10 buts) et qui a réussi à éclipser Djibril Cissé dans le coeur des supporteurs de l’OM, amoureux des grands buteurs. Pas encore l’égal de Drogba sur la Canebière mais déjà incontournable.
Mais pour leur premier match du tournoi mercredi face à la Tunisie (2-2) et sa robuste défense, les deux joueurs ont peiné pour se défaire de l’étau, laissant le beau rôle à Sall et Kamara, buteurs d’un soir. Leur manque flagrant de réussite est même sans doute l’une des principales raisons de l’échec du Sénégal dans une partie qui semblait largement à sa portée.
Roger Lemerre avait ainsi placé sur la route de Diouf un cerbère en la personne de Falhi, stoppeur de métier et « promu » arrière droit pour effectuer la sale besogne, à savoir bloquer par tous les moyens les montées de l’attaquant sénégalais sur son côté. Et souvent, Falhi était épaulé par un ou deux autres coéquipiers.
« Etre plus réaliste »
Résultat : Diouf s’est certes démené et a chassé les doutes récurrents sur sa forme physique et sa préparation mais n’a pas réellement pesé sur le cours du match.
Quant à Niang, on retiendra surtout son plat du pied raté, seul devant le but tunisien en début de seconde période. « Au niveau de la finition, on a trop raté les dernières passes surtout en première période, se lamentait le sélectionneur polonais des Lions Henri Kasperczak. Après la pause, on a manqué trop d’occasions. C’est ce qui a fait la différence. On aurait pu tuer le match. » Mamadou Niang, principal fautif, ne reconnaissait pas autre chose, conscient de l’attente suscitée par sa réussite actuelle et de l’ampleur de la tâche. « Il faut que l’on arrive à maîtriser un résultat, explique-t-il. Le Sénégal doit être un peu plus réaliste. Il y a eu des bonnes choses et de moins bonnes (face à la Tunisie, ndlr). On doit faire l’amalgame de tout cela à tête reposée. Il reste encore deux matches. Lors de la précédente CAN, on a commencé par une défaite et on est allés jusqu’en demi-finale. »
La solution réside peut-être dans un changement de stratégie, esquissé avec réussite après la pause par Kasperczak. Le passage du 4-4-2 en 4-3-3 avec la rentrée de Henri Camara a laissé davantage de libertés à Niang et à Diouf et correspondu à la meilleure période sénégalaise.
Dans un groupe D qui a confirmé lors de la première journée son caractère aléatoire (2 nuls en deux matches), le salut du Sénégal et de son duo de choc passe peut-être par là.
0 Commentaires
Participer à la Discussion