L'ancien joueur du PSG et international brésilien a donné sa réaction à l'Équipe suite à l'arrivée au pouvoir du candidat d'extrême-droite.
Depuis dimanche soir, le Brésil a un nouveau chef d'état et son arrivée au pouvoir a fait l'effet d'une bombe à l'échelle de la planète. Jair Bolsonaro a donc remporté l'élection face au candidat du Parti Travailliste, Fernando Haddad. Décrit comme un populiste et un nostalgique de la dictature militaire, Bolsonaro incarne le virage sécuritaire que souhaite prendre le pays auriverde.
"Des valeurs absurdes et répugnantes"
Interrogé par l'Équipe sur cette élection, Rai ne cache pas sa profonde déception et une situation alarmante selon lui. "Je suis allé voter avec conviction, en choisissant l'option à laquelle je m'identifie le plus. J'étais préoccupé mais j'avais un petit espoir au fond de moi. Après les résultats, je me suis senti triste et j'ai même eu très peur en voyant les réactions des gens qui célébraient la victoire d'un candidat qui a déjà manifesté des valeurs absurdes et répugnantes."
Pour l'ancien milieu offensif du Paris Saint-Germain, considéré par beaucoup comme une idole au Parc des Princes, ce nouveau chef d'état qui prendra ses fonctions de manière officielle en septembre bénéficie d'un contexte particulier. "Je n'ai aucun doute sur le fait que beaucoup de Brésiliens ne croient pas que le nouveau président ira mettre en pratique les terribles préjugés inacceptables dont il a parlé en public. J'espère qu'ils auront raison... Mais pour s'en assurer, il faut une résistance ferme de la société civile et de l'opposition qui devra être attentive, qui devra agir intelligemment et, si c'est possible, devra agir avec amour de son prochain."
Pas de retour envisagé en France
Soutenu par Ronaldinho, Cafu, Rivaldo ou encore Lucas Moura, Jair Bolsonaro est l'opposé politique total du regretté Socrates, frère de Rai et fondateur de la démocratie corinthienne. Le natif de Ribeirão Preto,regrette le manque d'implication de certains joueur dans cette campagne. "Je pense que c'est à cause d'un manque de culture, de culture politique aussi. Ils ne s'expriment pas par scepticisme, ils ont peur de l'agressivité du public et parce qu'ils se sentent en minorité au milieu des footballeurs."
Enfin, interrogé sur la possibilité de quitter son pays natal et ce contexte tendu pour retrouver la France, où il a obtenu la nationnalité, Rai exclut fermement cette idée. "J'ai l'honneur d'être un citoyen français, de me sentir un citoyen du monde mais mon âme est irrémédiablement brésilienne. Je serai toujours ici pour croire que nous pouvons devenir un pays meilleur."
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