Envoyé spécial - Une matinée inoubliable pour un jeune débutant qui veut atteindre les sommets. C’est sans doute pourquoi le sourire et la joie de parler ne manquaient pas chez Ndiss Kaba Badji qui est devenu, mercredi, le deuxième sénégalais de l’histoire à atteindre une finale à la Longueur des championnats du monde.
“Je ne connais pas ce qu’est la pression et je ne me la mettrai pas dessus inutilement”, nous avait-il dit avant de regagner le long couloir qui conduit à un des sautoirs du stade de Nagai qu’il allait enfin découvrir après son forfait dans l’épreuve du Triple saut. Cette absence de pression, l’élève de l’entraîneur cubain du Ciad, Centelles, l’a encore rappelée au moment de sa sortie du stade quand il venait de faire partie des douze meilleurs au monde qui prendront part à la finale de jeudi. Un exploit qui a commencé à se dessiner dès le premier essai quand le jeune sauteur a franchi 8,02 m, alors que la plupart des autres concurrents du groupe peinaient pour s’éloigner des 7 m. Une mauvaise approche du sautoir dans sa course d’élan fait chuter le Sénégalais à 7,66 m lors de sa deuxième et avant dernière tentative. Et puis c’est un léger mieux pour lui dans le dernier essai qui le propulse à 8,04 m, loin, cependant, des 8,15 m standard exigés pour aller en finale. Mais comme parmi les trente engagés cinq seulement avaient réussi ces “minima” dans les deux groupes, c’est le classement qui départage les autres. Et là, Ndiss Kaba pointe à la dixième place qualificative. Avec comme seul “compatriote” africain en lice pour la finale de jeudi, le Sud-africain Godfrey Mukoena, auteur du meilleur saut des qualifications avec un bond de 8,28 m réussi au troisième essai dans le groupe B. Ce groupe où se trouvaient six des sept africains engagés dans le concours et dont seulement deux sortiront de la “qualif”. En plus du Mauricien Arnaud Casquette en rade dans le groupe A, aucun de ces Africains n’a franchi 8 m. Aux anges pour une première participation, Ndiss Kaba ne manque pas d’ambitions pour cette première grande finale mondiale de ses débuts. “Je ne vais pas me ménager pour cette finale, car j’ai assez perdu de temps dans ma carrière et j’ambitionne d’être parmi les meilleurs mondiaux”, lance-t-il à une partie de la presse internationale venue le découvrir dans la zone des interviews. Ce jeudi, il faudra encore plus, pour lui, pour se signaler davantage à l’attention de cette presse qui aimerait bien le connaître encore un peu plus. Et ceci passe par une bonne finale pour Ndiss dont la qualification était dans ses cordes pour avoir été l’auteur, cette année, d’un meilleur bond à 8,11m le 21 juin à Alger. C’était juste une reprise de compétition pour ce garçon qui vient de purger une suspension de deux ans pour dopage. Sa meilleure réalisation se situe en altitude avec 8,20 m depuis le 1er août 2004 à la Sestrière, en Italie. La pression ne devrait pas être de son côté, car ce garçon qui aura 24 ans le mois prochain, est juste à l’entame d’une carrière. C’est du bonus dont il est à la recherche à Osaka devant les meilleurs mondiaux.
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