Assane Ndiaye, je me suis réveillée avec cette nouvelle qui m'a fait verser beaucoup de larmes. Ce n’était que la moindre des manifestations de cette tristesse immense qui m’a envahie après ton décès à l’âge de seulement 33 ans. Toi, l’ancien libero de charme de la JA et des « Lions », tu es parti le mardi 12 février 2008 à la fleur de l'âge et sur la pointe des pieds sans dire au revoir à ceux qui t'aiment. Je n'arrive pas à accepter que tu n'es plus de ce bas monde. Tu es parti jeune, trop jeune pour voir tes enfants grandir, mais je te sens si présent à nos côtés.
Tes belles prestations en sélection nationale et sous les couleurs de la Jeanne d'Arc défilent en boucle dans mon esprit. Assane, mon ami, mon confident, le monde s'écroule autour de moi, moi que tu appelais "Maman".
Je ne peux pas croire que de nouvelles scènes ne vont pas s’ajouter à celles que nous avons vécues. Je ne veux pas y croire, comme je n’ai pas cru à la mort de mon propre grand-père, de ma chère tante Amsatou, de mon cher parrain, Biyago Wane, et de tant d'autres personnes qui m'étaient très chères.
J'ai peur de la mort, de cette mort qui nous sépare définitivement et ne me permet plus de te dire que tu es génial, que tu es un sportif modèle. Un jour, je quitterai tout et vous rejoindrai pour retrouver les instants de plénitude que nous avons partagés.
Tu as regagné les étoiles, Assane, dans un "lâcher tout" sans feu d'artifice, seul et délivré de la torture de tes douleurs. Tu es parti, rapidement, sans bruit. Tu nous manques déjà tellement. Tu manques au football sénégalais qui perd en toi une de ses valeurs sûres, un de ses fils des plus patriotes. Tu manques à la Jeanne d'Arc et au Sénégal à qui tu as tout donné entre 1999 et 2001. Digne ambassadeur du football sénégalais en Ukraine où tu es aller monnayer ton talent, tu y as gagné un titre de champion. Tout cela me revient.
Si la grandeur empêchait la mort, tu ne serais pas parti, valeureux et sûr libero, jardinier des rêves de tout un peuple en 2000 à Sururele. Les quarts de finale du Sénégal face au Nigeria avaient un goût de miel, mais tu nous as abandonnés au plus mauvais moment. Vous avez fait naître le rêve du Sénégal de gagner un trophée continental, même si votre génération n’a pas accompli ce rêve de ta vie de footballeur. Ta fierté était grande et tu ne voulais pas être pris à défaut. Tu étais imbu de valeurs et tu étais un vrai patriote.
Je suis anéantie et tellement triste comme tout le peuple sénégalais qui se recueille après ton départ. Mais je garde comme un trésor les dernières images de nos rencontres et de tes sourires, les derniers mots que tu m’as adressés : "Maman Astou, la vie est si courte ! Si tu as les moyens, aide les nécessiteux parce que tu ne le regretteras jamais". Toujours souriant, je ne me suis jamais rappelée t’avoir vu fâché. Assane, tu es parti comme tu as vécu.
Que ton âme, mon cher ami Assane, repose en paix ! Que Dieu t'accueille en son paradis ! Nous te portons à jamais dans nos cœurs. Que la terre du pays dont tu as défendu les couleurs te soit légère mon brave «Lion» ! Adieu mon poulain !
Astou Yoro BA
Reporter sportive sénégalaise basée en Espagne
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