Le microbiote intestinal pourrait jouer un rôle dans la survenue de diabète de type 2 en augmentant la résistance des cellules à l'insuline.
Et si une des causes du diabète de type 2 se trouvait... dans notre ventre ? Le diabète est une maladie chronique qui correspond à un taux de glucose trop élevé dans le sang. Très souvent, la personne qui souffre de diabète de type 2 produit bien de l' insuline , l'hormone qui abaisse la glycémie, mais les cellules de l'organisme y deviennent insensibles. C'est ce que les médecins appellent l'insulino-résistance. Des chercheurs du consortium MetaHIT, dont des biologistes français de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), viennent de découvrir un lien entre bactéries intestinales (ou microbiote ) et diabète. Ils annoncent ainsi dans la revue Nature que le microbiote pourrait jouer un rôle dans le développement de la résistance à l'insuline.
Quatre espèces de bactéries intestinales impliquées dans l'insulino-résistance
Les scientifiques de cette équipe internationale ont examiné le plasma sanguin et le microbiote de 277 personnes non diabétiques et de 75 diabétiques. Ils ont alors effectivement observé que plus les taux de certaines molécules (les acides aminés BCAA pour "Branched chain amino acids") étaient élevés dans le plasma, plus l'insulino-résistance augmentait. En parallèle, les chercheurs ont déterminé que la quantité de ces acides aminés était directement liée au microbiote : ils ont identifié quatre espèces de bactéries associées à la fabrication de BCAA et donc au risque de résistance à l'insuline.
Equilibrer le microbiote pour réduire les risques de diabète
Pour aller plus loin, les chercheurs ont examiné le rôle d'une de ces bactéries, appelée Prevotella copri, sur le diabète des souris. Leurs expériences ont pu confirmer que cette espèce bactérienne induisait une résistance à l'insuline. "De tels résultats ouvrent des pistes prometteuses pour la santé humaine : si Prevotella copri est un facteur de risque d'insulino-résistance chez l'homme, la prochaine étape consiste à moduler et diminuer cette bactérie pour atteindre un équilibre optimal entre les espèces bactériennes de notre microbiote et optimiser notre alimentation" détaille l' Inra dans un communiqué. De plus en plus de preuves d'un impact du microbiote sur notre santé émergent dans la littérature scientifique. Nos bactéries intestinales pourraient ainsi être impliquées dans le syndrome de fatigue chronique , dans l'obésité ou encore dans l'anorexie .
3 Commentaires
Caiman
En Août, 2016 (01:06 AM)Aas
En Août, 2016 (02:42 AM)Toutes appartiennent elles au même genre ?
Ces chercheurs doivent poursuivre leurs études car sur les milliards de bactéries qui composent notre microbiotes , il serait étonnant que seules 4 bactéries puissent être à l'origine de cette pathologie en négligeant le rôle des métabolites alimentaires et autres additifs chimiques que nous ingurgitons au quotidien dans l'augmentation de la concentration des "Branched chain amino-acids" (...)
Citoyen Exigent
En Août, 2016 (10:05 AM)Participer à la Discussion