ERREURS D’ARBITRAGE : Le débat sur la vidéo relancé

Johannesburg (Afrique du Sud) : Au plus profond d’eux-mêmes, Rooney et ses coéquipiers anglais ne doivent pas savoir s’il leur faut maudire leur illustre devancier Gary Lineker ou lui en vouloir d’avoir asséné un jour une phrase devenue presqu’un adage. « Le football est un sport simple : 22 hommes poursuivent un ballon pendant 90 minutes et à la fin, les Allemands gagnent toujours », avait-il déclaré, dépité par le réalisme allemand en demi-finales du Mondial 1990 en Italie (1 - 1 et 4 - 3 aux tirs au but).

Hier à Bloemfontein, 20 ans après, les « héritiers » de l’ancien buteur du onze aux « Trois lions » ont encore vérifié à leurs dépens la fameuse assertion. Le football est resté ce « sport simple », mais il arrive que des hommes le rendent compliqué. Et c’est encore plus regrettable lorsqu’il s’agit de ceux-là mêmes qui sont chargés de veiller au respect de ses lois. Hier par exemple, si les Allemands ont fini par battre l’Angleterre, ils le doivent en bonne partie à l’arbitre uruguayen qui n’a pas vu que le bolide de Lampard qui avait heurté la transversale du portier de la « Mannschaft » avait bel et bien franchi la ligne de but. A 2 - 2, ç’aurait été un autre match. Malheureusement, le score resta à 2 - 1 en faveur de l’Allemagne qui put par la suite corser fortement l’addition (4 - 1).

Tout cela pour dire que le débat sur l’arbitrage assisté par vidéo ne va pas tarder à refaire surface. Puisque, en plus, quelques heures plus tard, au Soccer City de Johannesburg, un arbitre italien a accordé à l’Argentine, face au Mexique, un but en dépit d’un hors-jeu manifeste. Et révélé par ... la vidéo. Jusqu’alors, les Mexicains tenaient tête à Messi et compagnons. Mais ce but leur a fait perdre pied dans un match qu’ils ont fini par perdre assez nettement (1 - 3). Deux erreurs ont été commises qui ont certainement pesé sur l’issue finale des deux rencontres. Et si ce n’étaient que les seuls exemples dans ce Mondial ! Plusieurs arbitres se sont plutôt signalés par leurs décisions à l’envers du déroulement des matches. C’est vrai que le football est un jeu. Qu’il est pratiqué et arbitré par des hommes, donc faillibles par définition. Et que la marge d’erreur en fera toujours partie. Mais Sepp Blatter, le président de la Fifa et plus farouche opposant à l’introduction de l’assistance vidéo dans le football, ne cesse de répéter que « le football, c’est plus qu’un jeu ». Les intérêts en jeu sont de plus en plus nombreux. Limiter autant que possible cette marge d’erreur en se faisant aider par des « instruments de précision » ne ferait certainement pas de mal à ce jeu préféré des hommes. Le débat sur l’arbitrage vidéo, un moment remisé au placard, devrait bientôt refaire surface. Surtout que cette fois, ce sont les Anglais, inventeurs du football, qui en ont fait les frais. My god !

(Envoyé spécial)