A la place d’une conférence de presse de Tapha Guèye et Yakhya Diop «Yékini», Gaston Mbengue, le promoteur du combat du 30 juillet dernier, a proposé un enregistrement de l’émission Grand’Place diffusée à la Rts. Un détournement de format qui a poussé la majeure partie de la presse nationale à boycotter l’évènement.
Le combat avait tourné au fiasco. L’après-combat s’y est très vite prêté. L’instant confine à l’attente dans la salle de conférence d’Espace-auto : Moustapha Guèye et Yakhya Diop «Yékini» vont enfin édifier l’opinion sur l’indigeste «nul» du dimanche 30 juillet dernier au Stade Demba Diop. L’assistance piaffe. Mais c’est Aziz Samb, debout au cœur du «Grand’Place», qui s’avance. Micro dans le nez, l’animateur annonce le chemin de fer de son émission de divertissement diffusée à la Rts : «Il s’agit d’une conférence de presse qui sera précédée de 45 mn de spectacle. Après cet exercice, Gaston Mbengue va présenter le bilan du combat pendant une durée de 15 mn. Ensuite, dix journalistes seulement ont le droit de poser des questions pour 45 mn.»
Les journalistes, massivement déplacés pour ce nouveau face-à-face entre le «Roi des arènes» et le «Tigre de Fass», roulent des yeux ronds comme des billes, interloqués : «Où est passé le point de presse ?» Faute de réponses satisfaisantes, les reporters s’empressent de quitter la salle pour protester contre «ce manque de respect et de considération» de Gaston Mbengue, promoteur du combat et organisateur du vrai-faux point de presse. Déçus par ce subit changement de format, en colère contre Gaston Mbengue, ils crachent sur l’inacceptable : «Les gens ne peuvent pas accepter cette attitude. Il faut arrêter ces histoires. Il faut respecter les journalistes. On ne peut plus accepter cette situation.» S’en suit un long moment de querelles, de désaccords et de protestations. De conciliabules aussi.
Un ballet «diplomatique» s’emballe dans les rangs des communicateurs traditionnels. Elhadji Mansour Mbaye, le parrain du «nul combat» et Mbaye Guèye de l’écurie de Fass tentent d’apaiser le courroux des journalistes. En vain. Car l’impayable Gaston Mbengue s’en est allé, dans ses agitations, franchir le rubicond, le point de non-retour des reporters dans la salle de conférence : «Pour qui vous prenez-vous ? Si vous n’êtes pas contents, vous rentrez chez vous. C’est ma manifestation, je fais ce que je veux. Ce n’est pas parce que vous avez des diplômes que vous vous prenez pour le centre du monde. Si vous n’êtes pas contents, partez ! Le rôle du journaliste, c’est d’aller chercher de l’information, vous avez des confrères qui sont au Liban, n’est-ce pas ? Si vous n’êtes pas contents, c’est votre problème ! Je ne négocie rien ! D’ailleurs, la télévision nationale va sortir l’émission, ce qui est le plus important pour moi.» Le promoteur venait de faire l’aveu de sa «priorité» (la télé) dans le montage de son «affaire».
Les reporters de radio et de presse écrite, s’estimant floués et cocus, libèrent aussitôt la salle pour laisser la place aux téléspectateurs qui sont venus assister à l’enregistrement de l’émission Grand’Place. Qui aura l’exclusivité des joutes orales des deux acteurs du «cirque» du 30 Juillet. Au grand bonheur de Gaston Mbengue. Et de ses puissants sponsors.
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