Que cherchait Henri Kasperczak, avant-hier, mercredi 21 novembre avec la composition d’équipe présentée au coup d’envoi de Sénégal - Maroc ? Ou devrait-on s’interroger sur ce que cachait le sélectionneur national ? Une interrogation qui taraude d’ailleurs les esprits des férus de ballon rond qui ont regardé le classement que le technicien Franco-polonais a mis en place pour contrer les “Lions“ de l’Atlas. Ne disposant que d’un seul amical pour jauger la température du football maghrébin dont l’un des représentants, la Tunisie ouvre le bal de la poule face à ses « Lions », il est quand même difficile de comprendre la méthode Kasperczak à deux mois seulement de la Can 2008.
“Il faut mettre les hommes qu’il faut pour pouvoir remporter une rencontre contre les équipes aussi bonnes que celles du Maroc“. C’est en ces termes que Mbaye Ndoye a tenu à exprimer son amertume sur la raclée que les “Lions“ du Sénégal ont subie mercredi dernier, 24 novembre devant les « Lions de l’Atlas » du Maroc. En termes un peu plus clairs, le président de la Fédération sénégalaise de football ne serait pas d’accord avec le choix de Henri Kasperczak. Et nous sommes d’avis avec lui, que le technicien Franco-polonais, est le seul coupable d’une telle humiliation que le Sénégal a vécue, sur la pelouse du stade Duvauchelle de Créteil, en France .
Il faut relativiser, plaide Mamadou Niang, qui soutient qu’un “match amical n’a rien à voir avec la compétition de la Coupe d’Afrique des nations à proprement parler“. Soit ! Mais, le Sénégal, l’une des équipes les plus réputées d’Afrique, qui prétend aller décrocher le plus prestigieux des trophées du continent, ne peut se perdre de se faire laminer (3-0) à deux mois de la compétition. Ce n’est ni bon pour l’image des « Lions » encore moins pour le moral du groupe.
En dehors de l’aspect amical, cette rencontre revêtait aussi un cachet de prestige. Juste, il y a une semaine, le Maroc avait fini par démontrer à la face du monde qu’il peut bien tutoyer les vice-champions du monde français dans leur jardin du Stade de France là où le Sénégal a eu peur de se rendre pour régler le contentieux du Mondial 2002 qui reste en travers de la gorge des “Bleus“. Les coéquipiers de Youssef Hadji eux, sont venus y bousculer la France en décrochant un match nul (2-2) plus que mérité. Samedi 17 novembre, au lendemain de cette confrontation entre les champions d’Afrique (1976) et les finalistes malheureux du dernier Mondial, le Sénégal a, après avoir battu la Guinée (3-1) confirmé son leadership dans la sous-région en dominant le Mali (3-2).
Deux matches de haute facture même s’il y avait eu beaucoup de déchets notamment au niveau de la défense.
Mais face au Maroc, Henry Kasperczak, contre toute attente, a préféré tout chambouler faisant fi de la règle qui voudrait qu’on ne change pas une équipe qui gagne.
Le plus paradoxal dans tout cela c’est que le sélectionneur tenait coûte que coûte à un match contre une équipe maghrébine pour jauger ce jeu devant lequel les “Lions“ ont du mal à s’adapter.
Sur les 51 rencontres amicales jouées entre 11 janvier 1997 et 21 novembre 2007, les “Lions qui ont croisé toutes les équipes nationales de l’Afrique du Nord sauf celle de la Libye ont, sur dix rencontres, baissé pavillon huit fois, font remarquer nos confrères de l’Agence de presse sénégalaise. Les cinq dernières défaites portent les signatures de l’Egypte, du Maroc et de la Tunisie. Ironie du sort c’est face à une équipe maghrébine que les “Lions“ avaient subi une telle humiliation. Il a fallu fouiller dans les archives pour voir une défaite plus salée que celle de mercredi dernier. Elle remonte en juillet 1995. C’était en éliminatoires de la Can 1996 d’Afrique du Sud. Les “Lions“ se feront alors laminer à Tunis (4-0) par les “Aigles“ du Carthage alors coachés par une certain… Henri Kasperczak qui mènera la Tunisie jusqu’à la finale perdue devant les “Bafana Bafana“.
Alors comment comprendre que quelqu’un qui tient à se préparer puisse aligner d’entrer de jeu une équipe-bis. Le 11 de départ du Sénégal était tout simplement inédit. Pascal Mendy et Boukhary Dramé dans les couloirs droit et gauche, la paire Diawara-Diatta dans la charnière centrale ; Bouba Diop et Nguirane Ndaw au milieu ; Diomansy Kamara et Frédéric Mendy, comme milieux excentrés et le duo Henri-Niang en attaque. Tel est le classement du sélectionneur national. Après une demi-heure de jeu, les jambes de Lamine Diatta lâchent et le capitaine se fait remplacer par Adama Sarr alors que le Sénégal était déjà mené (1-0) depuis la 26e minute. Pour relancer sa machine déjà grippée, Kasperczak lance Ousmane Ndoye à la place de Boukhary Dramé. Curieusement, cette volonté de renforcer le milieu est accompagné par un turnover qui n’avait plus sa raison d’être au niveau des gardiens. N’empêche ! Le staff technique sort Tony Sylva pour Issa Ndoye. Le reste se passe sans commentaire.
Et un ! Et deux ! Et trois ! Les “Lions“ perdrent leurs crocs et deviennent de plus en plus inoffensifs. Ils sont dominés dans tous les compartiments du jeu. La défense prend eau de toute part. Le milieu pêche dans la récupération et la relance. Ce qui prive des attaquants de ballons. Ceci à cause des choix d’une seule personne : Henri Kasperczak ! Attention, Ghana c’est dans deux mois.
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