Le président de l’Amicale des administrateurs civils (AAC), Ibrahima Lô, a attiré samedi l’attention sur la prolifération des partis politiques au Sénégal, au nombre de 298 actuellement, et la menace que cela fait planer sur la démocratie sénégalaise.
‘’Nous convenons tous, et c’est un truisme de le dire, que notre pays est une démocratie de référence dont la notoriété transcende le continent africain. Ce statut découle en partie de notre histoire politique fondamentalement marquée, exception faite de l’intermède du parti unique ou unifié, par une pluralité politique consubstantielle à toute démocratie’’, a d’emblée fait remarquer M. Lo.
S’exprimant lors d’une journée de réflexion sur ’’La rationalisation de l’espace politique sénégalais’’, il a relevé que "cette option majeure a été réaffirmée par la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution’’.
Cependant, relève-t-il, force est de remarquer que "ce multipartisme enviable, qui fait aussi partie des baromètres d’appréciation d’une démocratie tout en étant adossé sur la liberté de création des partis, semble laisser planer un risque de craquellement de notre vitrine démocratique’’. Il estime en effet que ‘’la prolifération de partis politiques (298 actuellement) brouille l’offre politique et rend complexe le management des processus électoraux’’.
Il en veut pour preuve les ’’situations inédites des élections départementales et municipales de 2014 avec plus de 2500 listes et des dernières élections législatives avec 47 listes de candidats’’.
‘’Il est aisé d’imaginer les coûts exorbitants supportés par l’Etat pour la tenue de ces consultations électorales, même si pour reprendre l’adage populaire « la démocratie n’a pas de prix »’’, a-t-il poursuivi.
Pour lui, la question suivante mérite d’être posée : "Certes notre pays dispose d’une administration territoriale engagée, républicaine [...] mais la situation décrite plus haut ne devrait-elle pas légitimement inciter tous les segments de la société à se demander, si l’absence de toute discipline dans la vie politique, ne pourrait pas à terme desservir notre démocratie ?’’
Et de se demander encore si "notre arsenal juridique ne mérite-t-il pas un effort d’adaptation de manière à favoriser « la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique » pour reprendre l’exposé des motifs de la loi constitutionnelle 2016-10 du 05 avril 2016’’.
Se gardant de toute conclusion hâtive, il invite à "méditer cette réflexion de Gaston Bachelard : +rien n’est donné, tout est construit+’’ comme une exhortation à l’audace salvatrice".
8 Commentaires
Anonyme
En Février, 2018 (20:12 PM)Vous n'avez rien à dire. Vous n'êtes pas au service de la République mais celui d'un homme et d'un pati-Etat.
Analyse Contre Injure
En Février, 2018 (20:22 PM)Anonyme
En Février, 2018 (20:23 PM)Anonyme
En Février, 2018 (20:23 PM)Anonyme
En Février, 2018 (21:04 PM)Anonyme
En Février, 2018 (23:18 PM)Si c'est ça qu'on leur apprend à l'école nationale d'administration, c'est très grave.
J'estime qu'ils doivent souffrir d'écouter certains discours au lieu de bouder. C'est un contre-exemple.
Dernièrement, on va vu le gouverneur de Louga bouder en pleine cérémonie religieuse.
Il faut apprendre aux administrateurs-fondateurs civils d'être modestes ....
Le temps des faidherbes,Protêt ...est fini...
Weuz
En Février, 2018 (01:34 AM)La liberté d'association est fondamentale et franchement, j'ai horreur de toutes ces personnes malhonnête intellectuellement qui réduisent le problème à un nombre.
Comme disent ouolof, ils "frappent sur les traces du serpent et non sur le serpent"
Les causes de dysfonctionnement sont la, et il faut examiner honnêtement la question, limiter les coalitions, que les partis concourent aux suffrages véritablement, que le parti au pouvoir ne crée pas de partis fantoches etc.
Car, il faut reconnaître qu'il y a une réelle menace d'accaparement, d'esprit de partage du "gâteau" et de chantage.
Des mécanismes de régularisation et bannir le mot interdire des dictateurs.
Anonyme
En Février, 2018 (08:36 AM)Participer à la Discussion