En Guinée Conakry hier , un large mouvement a été lancé pour s’insurger contre la corruption et le pouvoir personnel de Lansana Konté. Les partis d’opposition et les syndicats ont joué leur partition pour dire non au président « moribond » qui a osé faire sortir de prison un de ses amis trempés jusqu’au cou dans une affaire de gros sous. La presse locale en a fait un vaste écho. Sous nos cieux, les corrupteurs et les corrompus sont légion. Le président en est conscient mais mais cela n'a pas l'ampleur notamment médiatique qu'on lui donne.
La société dite civile lève le doigt mais se limite aux vagues déclarations d’intentions et aux protestations de salon . Peut-être, elle n’a pas les moyens de sa politique. L’opposition sénégalaise semble baisser les bras. S’est-elle déjà résignée en disant qu’on ne peut pas arrêter cette mer de corruption en furie avec des bras nus ? Peut-être elle attend avec impatience la campagne électorale pour fustiger cette tare qui gangrène la société en exhibant à la face du monde que l’Homo Sénégalensis n’est pas si « clean », comme on le prétend . Et que les dernières apparences de la beauté, de la bonté, de l’honnêteté sont en train de prendre le large comme ces clandestins engloutis par les vagues de l’océan. Aujourd’hui, plus qu’hier, le Sénégal est un « père affligé » qui a honte de voir cette tragi-comédie que jouent ses fils devant lui. Quand le « quatrième pouvoir » qu’est la presse occupe la quatrième place des secteurs les plus corrompus, selon un rapport d’Amnesty, il y a de quoi s’alarmer. Car quand les sentinelles sont dans le jeu, le désordre risque d’étendre ses tentacules.
Les couches laborieuses et innocentes paient des pots qu’ils n’ont pas cassés. Avec cette histoire « de transactions nébuleuses », dit-on, entre le ministre de l’Environnement et notre confrère « Le Quotidien », la presse en général, risque d’ y laisser des ailes. Si on sait qu’elle traîne une mauvaise réputation aux yeux d’une frange importante de la société. Qu’on se le dise ou non. Si l’on sait que les hommes politiques vont passer avec leurs « défauts », les institutions vont rester et la presse va rester. Elle doit rester sans « défauts » et s’indigner s’il le faut.
La presse sénégalaise a jusqu’ici réalisé un travail de vigile de la démocratie salué et cité en exemple. Elle va peut-être continuer sur ce chemin et se débarrasser de certaines incohérences qui grippent la machine. L’on ne saurait réellement prétendre connaître celui qui a tort ou a raison sur cette affaire dont on ignore franchement les véritables tenants et aboutissants. Peut-être le président va éclaircir les choses.
Mais va-t-on aussi prendre pour argent comptant ses déclarations ? Une plainte en justice pourrait même assurer la clarté si le jugement est équitable. Si on ne descend pas dans les rues comme en Guinée…
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