Faux doctorats : Ce que ça révèle !
The ANAQ-Sup alert on fake doctorates awarded by certain private institutions goes beyond a simple administrative warning. It exposes a deeper imbalance: that of a higher education system where supply is growing faster than its regulation. Between the proliferation of private institutions and a growing thirst for academic recognition, Senegalese universities are experiencing a silent tension, now exposed.
These unrecognized doctorates, awarded without accreditation or adherence to methodological standards, threaten the credibility of an entire sector of knowledge. Their holders, often acting in good faith, find themselves excluded from competitive exams, public sector jobs, or research. This brutal exclusion calls into question both the oversight gaps and the market logic that has crept into higher education.
Because it's not just fraud. It's also a void. That of a public system that has been unable to absorb the growth in university demand. The massification of higher education, in a context of young demographics and strong social aspirations, has paved the way for a dynamic, but unequal, private sector. Where public universities struggle to provide oversight, certain institutions are stepping in, sometimes in complete secrecy.
Fake doctorates are a symptom of a broader disorder: an unchecked expansion, a quest for titles stripped of content, and a weakening of academic filters. In the absence of a robust system of regulation and sanctions, scientific authority is crumbling in favor of a logic of the diploma as a commodity.
But this crisis could also become a turning point. The ANAQ-Sup intervention reminds us that regulation is not a luxury, but a condition for the survival of quality. It requires that each diploma be the result of rigorous work, competent supervision, and collegial validation. It also calls for a rethinking of the relationship between the public and private sectors, not through opposition, but through shared responsibility.
Rebuilding trust requires recognizing the existence of a massive need for access to higher education, while refusing to sacrifice scientific excellence for the sake of profitability. The doctorate is not an ornament. It is a promise of rigor, knowledge, and intellectual contribution. To cheapen it is to betray this promise. Defending it means rebuilding the university around its most precious asset, which is none other than the truth.
Commentaires (15)
Il est crucial de rappeler que le doctorat est, dans l’architecture universitaire moderne, le diplôme le plus élevé, et le plus exigeant. Il ne s’obtient ni par ancienneté, ni par le paiement de frais de scolarité, ni par la simple accumulation de cours. Il constitue une initiation à la recherche scientifique, fondée sur des critères précis : production originale, rigueur méthodologique, validation par les pairs, et contribution vérifiable au champ disciplinaire.
Prenons l’exemple des sciences dures : mathématiques, physique, chimie. Aux États-Unis, un doctorat en mathématiques dure en moyenne entre cinq et sept ans. Il commence par deux à trois années de cours avancés et d’examens dits "qualifying exams", conçus pour évaluer la capacité du doctorant à aborder la recherche de manière autonome. Vient ensuite la phase de recherche proprement dite, durant laquelle le doctorant doit produire une contribution originale au champ étudié. Cette contribution donne lieu à plusieurs articles publiés dans des revues spécialisées, soumises à des comités de lecture indépendants. Il ne s’agit pas d’un simple mémoire d’opinion, mais d’un travail évalué selon des critères de validité théorique, de justesse mathématique, ou de reproductibilité expérimentale.
En chimie, la formation doctorale implique souvent une présence à plein temps dans un laboratoire pendant plusieurs années, la manipulation d’équipements complexes, le respect de protocoles expérimentaux rigoureux, et la rédaction d’articles scientifiques dans des revues internationales indexées (comme The Journal of Physical Chemistry ou Nature Chemistry). Il n’est pas rare que la soutenance d’une thèse soit conditionnée à la publication préalable de deux ou trois articles dans des journaux de rang A, ce qui atteste de la qualité du travail réalisé.
En France, le système est tout aussi exigeant, bien que structuré différemment. Un doctorat s’inscrit dans un cadre contractuel clair : inscription dans une école doctorale, encadrement par un ou deux directeurs habilités à diriger des recherches (HDR), production d’une thèse inédite sur trois années, publications scientifiques obligatoires, et soutenance publique devant un jury composé de spécialistes du domaine, dont au moins la moitié doivent être extérieurs à l’établissement du doctorant. En mathématiques ou en physique théorique, la thèse est souvent jugée à l’aune de sa rigueur formelle, de la solidité des démonstrations, et de la reconnaissance du travail par la communauté scientifique. Le doctorant est également tenu de participer à des colloques, des séminaires, voire à des écoles d’été internationales, où il confronte son travail à celui de chercheurs du monde entier.
Face à ces exigences, la situation observée dans certains établissements privés au Sénégal est alarmante. Des doctorats y sont délivrés en deux ou trois ans, sans réelle production scientifique, sans comité de suivi, et sans publication vérifiable. Dans bien des cas, les encadrants n’ont eux-mêmes ni formation à la recherche, ni qualification académique suffisante. Les soutenances sont souvent internes, sans jury indépendant, et les travaux présentés ne répondent à aucun des critères de scientificité requis. Pire, les disciplines les plus concernées sont parfois les plus sensibles : droit, sciences politiques, gestion, où les thèses deviennent des compilations personnelles sans valeur méthodologique, mais aussi en informatique, ingénierie ou biologie, où l’absence de vérification technique peut avoir des conséquences concrètes sur la société.
Cette dérive fragilise l’ensemble du système. Elle affaiblit la reconnaissance des doctorats sénégalais à l’international, crée une confusion entre véritables chercheurs et détenteurs de titres non valides, et compromet l’avenir académique d’une jeunesse souvent de bonne foi, mais mal informée. En parallèle, elle alimente un marché du diplôme qui rompt totalement avec l’esprit universitaire fondé sur la vérité, la rigueur et la délibération collective.
Il serait naïf de croire que la solution viendra uniquement de sanctions ou de dénonciations ponctuelles. Ce qu’il faut, c’est une refondation complète du cadre doctoral au Sénégal : renforcer les critères d’accréditation, imposer la publication scientifique comme condition minimale d’obtention du doctorat, intégrer systématiquement des jurys externes aux soutenances, développer des bases de données nationales des thèses soutenues, et instaurer des partenariats solides avec les universités étrangères reconnues.
Le doctorat n’est pas un ornement honorifique destiné à asseoir une autorité sociale. C’est un contrat intellectuel entre un chercheur et la communauté scientifique, fondé sur une exigence : celle de produire un savoir rigoureux, contrôlé, et transmissible. Le dévaloriser, c’est non seulement affaiblir notre université, mais aussi trahir l’idée même de science. Face aux enjeux que posent les transitions technologiques, les défis sanitaires ou environnementaux, nous n’avons pas besoin de faux docteurs, mais de véritables chercheurs. Et pour cela, il faut un système qui récompense le travail, la méthode, et l’intégrité intellectuelle.
Il est crucial de rappeler que le doctorat est, dans l’architecture universitaire moderne, le diplôme le plus élevé, et le plus exigeant. Il ne s’obtient ni par ancienneté, ni par le paiement de frais de scolarité, ni par la simple accumulation de cours. Il constitue une initiation à la recherche scientifique, fondée sur des critères précis : production originale, rigueur méthodologique, validation par les pairs, et contribution vérifiable au champ disciplinaire.
Prenons l’exemple des sciences dures : mathématiques, physique, chimie. Aux États-Unis, un doctorat en mathématiques dure en moyenne entre cinq et sept ans. Il commence par deux à trois années de cours avancés et d’examens dits "qualifying exams", conçus pour évaluer la capacité du doctorant à aborder la recherche de manière autonome. Vient ensuite la phase de recherche proprement dite, durant laquelle le doctorant doit produire une contribution originale au champ étudié. Cette contribution donne lieu à plusieurs articles publiés dans des revues spécialisées, soumises à des comités de lecture indépendants. Il ne s’agit pas d’un simple mémoire d’opinion, mais d’un travail évalué selon des critères de validité théorique, de justesse mathématique, ou de reproductibilité expérimentale.
En chimie, la formation doctorale implique souvent une présence à plein temps dans un laboratoire pendant plusieurs années, la manipulation d’équipements complexes, le respect de protocoles expérimentaux rigoureux, et la rédaction d’articles scientifiques dans des revues internationales indexées (comme The Journal of Physical Chemistry ou Nature Chemistry). Il n’est pas rare que la soutenance d’une thèse soit conditionnée à la publication préalable de deux ou trois articles dans des journaux de rang A, ce qui atteste de la qualité du travail réalisé.
En France, le système est tout aussi exigeant, bien que structuré différemment. Un doctorat s’inscrit dans un cadre contractuel clair : inscription dans une école doctorale, encadrement par un ou deux directeurs habilités à diriger des recherches (HDR), production d’une thèse inédite sur trois années, publications scientifiques obligatoires, et soutenance publique devant un jury composé de spécialistes du domaine, dont au moins la moitié doivent être extérieurs à l’établissement du doctorant. En mathématiques ou en physique théorique, la thèse est souvent jugée à l’aune de sa rigueur formelle, de la solidité des démonstrations, et de la reconnaissance du travail par la communauté scientifique. Le doctorant est également tenu de participer à des colloques, des séminaires, voire à des écoles d’été internationales, où il confronte son travail à celui de chercheurs du monde entier.
Face à ces exigences, la situation observée dans certains établissements privés au Sénégal est alarmante. Des doctorats y sont délivrés en deux ou trois ans, sans réelle production scientifique, sans comité de suivi, et sans publication vérifiable. Dans bien des cas, les encadrants n’ont eux-mêmes ni formation à la recherche, ni qualification académique suffisante. Les soutenances sont souvent internes, sans jury indépendant, et les travaux présentés ne répondent à aucun des critères de scientificité requis. Pire, les disciplines les plus concernées sont parfois les plus sensibles : droit, sciences politiques, gestion, où les thèses deviennent des compilations personnelles sans valeur méthodologique, mais aussi en informatique, ingénierie ou biologie, où l’absence de vérification technique peut avoir des conséquences concrètes sur la société.
Cette dérive fragilise l’ensemble du système. Elle affaiblit la reconnaissance des doctorats sénégalais à l’international, crée une confusion entre véritables chercheurs et détenteurs de titres non valides, et compromet l’avenir académique d’une jeunesse souvent de bonne foi, mais mal informée. En parallèle, elle alimente un marché du diplôme qui rompt totalement avec l’esprit universitaire fondé sur la vérité, la rigueur et la délibération collective.
Il serait naïf de croire que la solution viendra uniquement de sanctions ou de dénonciations ponctuelles. Ce qu’il faut, c’est une refondation complète du cadre doctoral au Sénégal : renforcer les critères d’accréditation, imposer la publication scientifique comme condition minimale d’obtention du doctorat, intégrer systématiquement des jurys externes aux soutenances, développer des bases de données nationales des thèses soutenues, et instaurer des partenariats solides avec les universités étrangères reconnues.
Le doctorat n’est pas un ornement honorifique destiné à asseoir une autorité sociale. C’est un contrat intellectuel entre un chercheur et la communauté scientifique, fondé sur une exigence : celle de produire un savoir rigoureux, contrôlé, et transmissible. Le dévaloriser, c’est non seulement affaiblir notre université, mais aussi trahir l’idée même de science. Face aux enjeux que posent les transitions technologiques, les défis sanitaires ou environnementaux, nous n’avons pas besoin de faux docteurs, mais de véritables chercheurs. Et pour cela, il faut un système qui récompense le travail, la méthode, et l’intégrité intellectuelle.
Beaucoup se font appeler Professeur sans zn avoir le grade. Il ne rectifient jamais. Et même, ils siignent Professeur.
Pourquoi ne pas commencer par eux. Lanaq ne doit pas s'arrêter en si bon chemin.
Une sensibilisation doit être faite à tous les niveaux.
Je ne parle pas des Professeurs de lycée.
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