Chaque année, 1,19 million de personnes perdent la vie dans des accidents de la route dans le monde. L’Afrique, qui ne compte qu’environ 3 % du parc automobile mondial, supporte pourtant près de 19 % de cette mortalité, avec 225?000 décès annuels. Le continent affiche ainsi un taux moyen de 19,6 morts pour 100?000 habitants, bien supérieur à la moyenne mondiale (15), et jusqu’à 37 pour certains pays comme la Guinée. Ce fardeau humain s’accompagne d’un coût économique estimé à plus de 148?milliards de dollars par an, soit 3 à 5?% du PIB pour la plupart des pays concernés.
Si les comportements à risque jouent un rôle indéniable, l’ampleur de cette crise s’explique aussi par des facteurs plus structurels?: une gouvernance morcelée, un parc de véhicules majoritairement vétuste, et surtout un réseau routier encore largement inadapté aux réalités du terrain. Or, loin d’être un simple enjeu d’aménagement, la route conditionne l’accès aux soins, à l’éducation, aux marchés, et donc aux perspectives de développement. C’est dans cette articulation entre vulnérabilités physiques, déficits techniques et impératifs sociaux que s’enracine l’urgence d’un autre modèle d’infrastructure.
Un réseau sous pression
Si les taux de mortalité routière restent élevés en Afrique, c’est aussi parce que le réseau peine à suivre les besoins croissants de mobilité. Le continent, qui couvre près de 20 % des terres émergées, ne compte que 2,3 kilomètres de routes bitumées pour 100 km² en Afrique subsaharienne. Un ratio qui reflète un sous-investissement structurel, mais aussi une équation technique complexe : topographie difficile, conditions climatiques extrêmes, contraintes géotechniques multiples.
Le Cameroun en offre un aperçu saisissant. Dans le nord, les routes sont exposées à des épisodes de crues soudaines, à l’érosion éolienne et à des températures extrêmes. À l’ouest, les fortes pentes et la saturation des sols volcaniques fragilisent les chaussées. Le sud, dominé par la forêt équatoriale, impose des travaux lourds dans un environnement humide, tandis que les zones côtières subissent régulièrement inondations et glissements de terrain.
Face à ces défis, les ingénieurs multiplient les solutions sur mesure : matériaux plus résistants, rehaussement des chaussées, stabilisation des talus… Dans bien des cas, chaque tronçon de route construit ou rénové devient une opération à haute technicité, cruciale pour désenclaver des territoires, faciliter l’accès aux soins et sécuriser les transports. Plus qu’un défi d’infrastructure, c’est une condition de développement.
Des techniques locales pour un impact durable
Face aux contraintes environnementales africaines, la durabilité des routes repose sur des choix techniques adaptés. C’est le pari d’acteurs comme Road Vision SA d’Eran Moas, qui conçoivent des infrastructures en tenant compte des réalités locales?: nature des sols, humidité, amplitudes thermiques, charge de trafic. L’objectif : prolonger la vie des chaussées tout en maîtrisant les coûts.
À Douala, l’entreprise a récemment livré une route de 10 kilomètres dans une zone portuaire soumise à une forte pression logistique. Le chantier a aussi servi de terrain de test à des technologies innovantes, comme les structures alvéolaires Neoloy Geocell, qui renforcent la stabilité des sols instables tout en réduisant l’épaisseur nécessaire des couches de matériaux. En répartissant mieux les charges, ces dispositifs permettent de bâtir plus solide, avec moins.
Dans ces environnements complexes, chaque solution mise en œuvre dépasse largement le cadre technique. “Stabiliser un sol, c’est aussi renforcer une chaîne logistique, relier un centre de soins ou faciliter la scolarisation”, rappelle Eran Moas. Pour lui, investir dans des technologies adaptées n’est pas un luxe, mais une condition essentielle pour bâtir des infrastructures durables et fonctionnelles. À l’épreuve du terrain, l’ingénierie se révèle alors comme un véritable levier d’accès, de continuité et de développement.
Quelle illusion de croire que cette belle route est l'exemple de toutes les routes qui pénètrent au fond des régions et villages africains. Régalez la terrible série sur l'enfer des routes dans les pays pauvres, surtout dans les pays où il pleut beaucoup. L'enfer des pauvres populations abandonnées en Tout : circulation des biens et personnes, écoles et centres de santé inaccessibles etc. Heureusement que des camions qui datent de la seconde guerre mondiale conduits par des héros de chauffeurs intrépides essaient d'être utiles à ces gens, l'État ayant démissionné.
Commentaires (2)
On a pas de bon ingénieur
Quelle illusion de croire que cette belle route est l'exemple de toutes les routes qui pénètrent au fond des régions et villages africains. Régalez la terrible série sur l'enfer des routes dans les pays pauvres, surtout dans les pays où il pleut beaucoup. L'enfer des pauvres populations abandonnées en Tout : circulation des biens et personnes, écoles et centres de santé inaccessibles etc. Heureusement que des camions qui datent de la seconde guerre mondiale conduits par des héros de chauffeurs intrépides essaient d'être utiles à ces gens, l'État ayant démissionné.
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