Lorsqu’il sortira de la maison d’arrêt et de correction de Reubeuss où il doit séjourner pendant un mois ferme, Souleymane Diouf, ne touchera plus jamais, à un bout de cheveux d’une personne encore moins d’un enfant d’autrui. Il a été condamné hier, jeudi 27 juillet, par le Tribunal des flagrants délits pour coups et blessures volontaires sur la personne de B. K, âgé de 11 ans.
La première constante dans cette affaire, est que Souleymane Diouf vient d’apprendre une leçon qui lui servira toute sa vie : les temps ont changé chez les Sénégalais, qui imitent tout de l’occident et que, quels que soient le pays dans lequel on se trouve, personne n’a le droit de corriger un enfant à la place de ses parents. Depuis son arrestation, il ne cesse de verser des larmes. La tête baissée devant la barre, le prévenu n’a pu maîtriser ses larmes devant ses concitoyens qui le jugeaient et devant le public présent tout au long de la plaidoirie de ses avocats et surtout après la tombée du verdict.
Souleymane Diouf, marié et père de trois enfants, est pourtant un ancien militaire. Il n’a pas su cacher ses regrets par rapport à son acte. Interrogé sur le délit de coups et blessures volontaires dont il est poursuivi, le mis en cause reconnaît sans ambages les faits et présente des excuses à la partie civile et au Tribunal. Le prévenu avait porté en effet deux coups de bâton à la victime, âgée de 11 ans, le jour des faits parce que ce dernier l’avait injurié. B. K, le plaignant, accompagné de sa mère, nie les injures et soutient que l’inculpé lui avait demandé de partir de la devanture de sa maison. « Ce que j’ai fait, avec mes copains. On s’est déplacé pour aller ensuite devant la maison d’un de nos amis et il nous a trouvé là-bas et m’a donné les deux coups de bâton », relate-t-il avant de préciser que c’était des coups de bâton et non des coups de barres de fer comme, écrit sur le procès verbal.
L’avocat de la partie civile, Me Hamet Fall, après avoir aggravé davantage la situation aux yeux du Tribunal, réclame la somme de 400.000 francs Cfa pour tous causes et préjudices confondus. En colère, le maître des poursuites requiert un an ferme contre le prévenu « sadique ».
Quatre avocats ont défilé ensuite devant la barre du Tribunal des flagrants délits, pour défendre les intérêts du sieur Diouf. Mes Bacacar Camara, Hamétie Samba, Abdou Thiam et Diaw ont plaidé l’application bienveillante de la loi puisque ce dernier a tout reconnu. Ils ont même sollicité le sursis pour leur client, dont ils estiment qu’il a été déjà sanctionné avec les troubles de traumatismes qu’il subit depuis le jour des faits. Au finish, le Tribunal a donné une peine d’avertissement d’un mois ferme à Souleymane Diouf avant de le condamner à payer à la partie civile le montant réclamé comme dommages et intérêts, c’est-à-dire 400.000 francs Cfa.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion