A quatre mois des élections présidentielle et législatives sujettes à de multiples interrogations, l'appel du président de la République en direction de l'opposition doit être analysé ‘avec profondeur’, pour rechercher et trouver les motivations profondes qui sont à l'origine de cette initiative. C'est l'avis du bureau politique de l'Afp qui s'est réuni hier sous la présidence de Moustapha Niasse. Les progressistes se disent cependant ouverts au dialogue, ‘comme mode et cadre d'une concertation sérieuse et sincère, pour permettre au Sénégal de prendre en charge les priorités du peuple, au-delà des divergences pouvant prévaloir dans tout système démocratique’. En effet, pour Moustapha Niasse et ses camarades, ‘le pluralisme politique n'exclut pas le concept de dialogue, mais pour être utile, tout dialogue doit viser des objectifs de progrès et se fonder sur des valeurs morales’. Ainsi la question que se posent les progressistes à la suite de la main tendue de Me Wade est de savoir ‘comment, en quatre mois, les intentions annoncées par le chef de l'Etat pourraient aboutir à un climat apaisé ou à des élections libres, transparentes et démocratiques, après une inévitable période de transition, qui permettrait aux Sénégalais de se réconcilier avec eux-mêmes, de gérer ensemble, un pays qui se trouve dans la situation du Sénégal d'aujourd'hui’.
L'Afp qui dit prôner la stabilité et la paix civile, rejette ‘la fausse paix du cheval et du cavalier, c'est-à-dire tout jeu de dupes’. Son bureau politique fait ainsi remarquer que le monde rural ‘vit dans une profonde détresse. La ville de Dakar, couverte de chantiers non identifiables, quant aux objectifs véritables qui en sous-tendent la conception, est devenue impraticable. L'insécurité des citoyens dans Dakar comme à l'intérieur du pays, est devenue une réalité quotidienne et une préoccupation constante, devant l'inertie des pouvoirs publics, du fait des agressions, de jour comme de nuit dont sont victimes les Sénégalaises et les Sénégalais’.
Quant au déroulement du processus électoral, les progressistes le jugent ‘non transparent et cahoteux’. Un état de fait qui, selon eux, serait le corollaire naturel des dérives autoritaires d'un régime qui a peur du système démocratique dont il tire cependant son origine. ‘Après la quasi neutralisation de la Cena, voilà qu'on nous annonce une phase contentieuse arbitrairement fixée à un mois, malgré l'ampleur des problèmes. Jusqu'à preuve du contraire, le Bp de l'Afp estime que la distribution des cartes d'électeur fait partie du dispositif de fraude mis en place’, affirment en outre Moustapha Niasse et ses camarades.
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