Les jours des députés Pro-Idy à l’Assemblée nationale seraient-ils comptés ? La question ne manque pas de pertinence avec cette volonté du groupe libéral et Démocratique de déclencher le processus de démission de leurs « frères ennemis ». La révélation est du Vice-Président du groupe, Amadou Ndiaye Lo qui s’exprimait hier, vendredi 3 novembre, en marge du vote de la loi modifiant l’article 33 de la Constitution et autorisant ainsi la suppression du quart bloquant.
Après le vote de la loi modifiant l’article 33 de la Constitution et autorisant la suppression du quart bloquant, les députés libéraux envisagent de rayer de la liste de la majorité, les élus estampillés « Pro-Idy » : « Nous allons déclencher le processus de démission des députés frondeurs. Et nous invitons à la direction du parti à tirer toutes les conséquences de ce comportement de ces députés qui sont à la fois dans le Pds et hors du Pds », fait remarquer Amadou Ndiaye Lo, Vice-Président du groupe Libéral et Démocratique. Il ajoute : « Au niveau de l’Assemblée nationale, nous prendrons nos responsabilités en les mettant en demeure de se conformer à la discipline du groupe. Et si tel n’est pas le cas, on avisera. Car ceux qui avançaient l’argument de la gestion du groupe pour s’opposer à cette mesure, doivent maintenant se rendre compte que les choses n’ont pas changé. Pour l’écrasante majorité du groupe, le moment est donc venu de mettre fin à cette situation de confusion », dit-il.
Amadou Ndiaye Lo s’exprimait ainsi en marge du vote de la loi modifiant l’article 33 de la Constitution.
Nous l’avons interpellé sur la stratégie que le groupe Libéral et Démocratique a mise en place pour créer les conditions d’un vote massif en faveur de la suppression du quart bloquant.
Miser sur les 76 députés pour faire la différence
Le moins que l’on puisse dire, est que les députés de la majorité semblaient prendre très au sérieux la menace de l’opposition parlementaire de bloquer le vote de la loi modifiant l’article 33 de la Constitution autorisant la suppression du quart bloquant. Ils ont tenu deux réunions du groupe parlementaire Libérale et Démocratique (les 2 et 3 novembre) pour préparer ce rendez-vous. « Nous avons voulu compter sur nos propres forces. Avec le départ de la Ld/Mpt et l’histoire des frondeurs, nous faisons aujourd’hui 76 députés sur qui nous pouvons compter. Et il fallait alors les mobiliser et ces rencontres nous ont permis de le faire », explique Amadou Ndiaye Lo, Vice-Président du groupe parlementaire Libéral et Démocratique. Et d’ajouter : « Il fallait savoir qui sera présent ou non le jour du vote. Les députés de la majorité qui ne pouvaient pas faire le déplacement, nous leur avons demandé de faxer leur procuration. J’ai personnellement utilisé mon véhicule pour récupérer certains fax », dit-il.
15 députés de la majorité pour contrer l’opposition
Le groupe avait aussi dégagé une liste de 15 députés appelés « ténors » pour contrer les arguments de l’opposition parlementaire. Au total, la majorité a aligné 30 orateurs. « Notre stratégie a consisté à s’inscrire massivement sur la liste des orateurs pour réduire le temps de parole. Parce que nous savions que l’opposition allait adopter la stratégie contraire qui consistait à tirer en longueur sur les débats ». Amadou Ndiaye Lo affirme, par ailleurs, être en contact permanent, au moment de la plénière, avec le Président du groupe Libéral et Démocratique, Doudou Wade qui est à Paris pour des raisons de santé. « Je l’informais à la minute près et il a beaucoup contribué à la victoire de la majorité », a laissé entendre le Vice-président du groupe Libéral et Démocratique.
Vote à main levée pour dévoiler les Pro-Idy
En effet, le choix du vote à main levée ne serait pas gratuit. Cela entre dans les plans du groupe parlementaire Libéral et Démocratique : « Nous avons délibérément choisi de faire un vote à main levée pour amener cette supposée majorité dormante qui serait derrière Idy, à se dévoiler. Nous avons pris des risques, car si on avait voté à bulletins secrets, je vous assure que des députés de l’opposition étaient prêts à voter pour la suppression », soutient-il.
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