Le caractère ambitieux du plan Reva a été reconnu par tous les participants à la rencontre d’hier, au siège de la Banque mondiale à Dakar. Mais cela était pour mieux le descendre en flamme, à l’image du représentant du Fida, qui a dit que ce plan «est éminemment ambitieux pour être réalisé à partir de 2007 d’autant plus que les ressources sont disparates et qu’au plan opérationnel, il y a beaucoup de travail».
L’agro-économiste en chef de la Banque, qui parlait en vidéoconférence depuis la Mauritanie, a affirmé que les ressources humaines nécessaires à l’exécution du plan sont pour l’heure insuffisantes. «Il n’y a pas beaucoup d’instituts de formations, pas suffisamment de techniciens, pas de certificateur, alors qu’aucun produit ne peut plus être exporté s’il ne répond pas aux normes standards de qualité.» Pour Adama Touré, «cela est déjà» une limite. C’est pourquoi, suggère-t-il, «l’intervention de l’Etat doit être orienté dans le domaine de formations supérieures spécialisées, où les financements doivent être injectés».
Cette nécessité de formation permettrait, selon les experts des organisations internationales, de prendre en compte les expériences du passé. Pour le représentant du Fida, «il faut que le plan s’inspire des expériences antérieures qui doivent y être valorisées». A titre d’exemple, le Fida rappelle que l’Usaid avait tenté l’introduction du tilapia dans la vallée du fleuve mais ce fut un échec. N’empêche, «il faut le reprendre, qu’il soit négatif ou positif». Le représentant de la coopération suisse a indiqué que «tout ce qui est dit dans le plan a été déjà expérimenté et c’est pourquoi, il est bon de valoriser ces expériences». Et d’ajouter : «Ce sont les ressources humaines qui sont le plus grand combat pour la pérennisation du programme. Elles doivent trouver un intérêt au projet. Mais l’on ne retrouve pas ce volet ressources humaines dans le document. Et il y a tout un plan de formation à déployer». N’empêche, conseille-t-il «il faut voir les Institutions pour qu’elles viennent en appui. Si on réalise ce projet, tout le monde applaudira». Seulement pour l’heure la coopération suisse n’est pas bien éclairée sur la question : «Il y a des doutes, des inquiétudes».
Ce qui n’a pas poussé le ministre Senghor à la compromission. Réagissant aux critiques sur la formation des ressources humaines, il tonne «il faut que la formation soit pratique et qu’elle soit en adéquation avec les besoins de nouveaux entrepreneurs».
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