Le député non-inscrit Me Aboulaye Babou a révélé hier avoir considéré les révélations de Idrissa Seck concernant l'origine de sa fortune comme "une alerte". A l'en croire, les fonds politiques ne doivent plus fonctionner comme avant. Et pour cause! Me Babou estime que "ce sont les contribuables sénégalais qui sont en train de financer la campagne de Idrissa Seck". Et il a fait cette déclaration en interprétant les déclarations de M. Seck pour qui une bonne partie de sa fortune viendrait des fonds politiques .
Du coup, le député parle de "détournement d'objectif" étant entendu que dans l'esprit du législateur, ces fonds devraient servir à un but d'intérêt général et non partisan. C'est pourquoi, Me Babou va profiter des discussions en commission technique du budget de 2007 pour introduire le débat et souhaiter que la majorité le suivra sur ce terrain. D'ailleurs, comme il a eu à le révéler, "d'habitude, les fonds politiques ne font pas l'objet de débat car, on consisdérait que tout ce qui se faisait l'était dans l'intérêt du Sénégal, mais les déclarations de Idrissa Seck nous ont indiqué toute autre chose".
Toutefois, l'avocat a voulu clarifier le débat: "Mon objectif n'est pas de remettre en cause le principe pour discuter le caractère discrétionnaire de l'utilisation des fonds politiques". Le député ne souhaite pas un contrôle en amont mais plutôt en aval, car, il se dit conscient du fait que "le Président de la République du fait des hautes charges qu'il assume, a une certaine idée de l'intérêt général qui pourrait échapper au Sénégalais lambda". Du coup, il pense qu'il doit pouvoir disposer de ces fonds comme il l'entend mais, dans le respect de l'esprit de la création de ces fonds.
Alors, à l'en croire, "il faudrait un contrôle en aval". Et pour cela, le député non-inscrit souhaite qu'il y ait une comptabilité de l'utilisation des fonds politiques. Ce type de contrôle aurait en effet permis selon son entendement, de savoir l'utilisation exacte qui a été faite des ces fonds. Et d'ailleurs "tous les pays démocratiques ont adopté ce système" selon Me Babou qui a donné l'exemple de la France où l'ancien Premier ministre Lionel Jospin avait introduit le débat. C'est pour toutes ces raisons que Me Babou a condamné la sortie de Idrissa Seck qu'il qualifie de "ridicule".
Car, il dit ne pas comprendre qu'il ait dit que le Chef de l'État "aurait pu les mettre sous son lit ou les brûler ou les confier à son épouse ou à qui il veut même" (extrait de l'interview de M. Seck avec la Rfm). L'avocat-député perçoit à travers une telle déclaration une alerte qui interpelle tous les Sénégalais pour un contrôle a posteriori de l'utilisation des fonds politiques. Me Abdoulaye Babou nourrit l'espoir que la majorité des députés pensera comme lui et qu'un projet soit déposé incessamment à ce propos sur le bureau du président de l'Assemblée nationale.
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