‘Sur les 50 personnes qui ont été sélectionnées pour travailler en Espagne en tant que migrants saisonniers, seules deux sont rentrées au Sénégal’. La révélation a été faite hier par le directeur général de l’Agence nationale de l’emploi des jeunes (Anej), Abdou Khafor Touré, au cours d’un atelier sur ‘La situation actuelle et les perspectives de la migration de travail au Sénégal’. Il s’agit, selon lui, de travailleurs migrants saisonniers et temporaires qui avaient une durée de séjour limitée et, par conséquent, une obligation de rentrer au bercail à la fin des travaux pour lesquels ils étaient admis dans leur pays d’accueil. Ils évoluaient surtout, explique-t-il, dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et de la distribution. Et il regrette qu’ils aient disparu dans la nature puisqu’ils portent ainsi préjudice à tous ceux qui avaient la possibilité de saisir cette chance qui leur a été offerte.
Le directeur de l’Anej a aussi exprimé la volonté des pouvoirs publics de décentraliser, à partir de 2008, la présélection des candidats à l’immigration. ‘Une réflexion est en cours pour affiner le processus de présélection des travailleurs migrants. Nous avons la volonté de décentraliser le processus pour permettre à tout le monde de bénéficier de cette présélection. A partir de 2008, celle-ci se fera désormais dans les régions. Des commissions régionales seront créées au niveau des gouvernances à cet effet’, a encore révélé M. Touré.
Le fait d’envoyer des travailleurs migrants dans des pays étrangers n’est pas un phénomène nouveau au pays de la Teranga. ‘Le Sénégal, dans le cadre d’accords de coopération technique et culturelle, a souvent envoyé des travailleurs dans des pays comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Equatoriale, etc. Donc, ce n’est pas nouveau que le Sénégal agisse comme ça’, a tenu à rappeler Moussé Mor Diop, venu présider l’ouverture officielle des travaux de l’atelier. Une rencontre à laquelle il attache une grande importance parce que devant lui permettre d’avoir des pistes claires pour enclencher un processus de mise en place d’une politique plus forte dans le domaine de la migration. ‘Nous avons besoin de mettre en place une politique cohérente dans le secteur de la migration du travail qui prend en compte non seulement les accords signés entre le Sénégal et l’Espagne, mais aussi qui identifie surtout les perspectives à moyen et long terme’, a souligné M. Diop.
L’atelier avait pour but de mesurer le processus dans lequel le Sénégal s’est engagé et voir s’il est possible de recommander un cadre qui permettrait de lancer un processus de gestion de la migration du travail. Un cadre que le représentant régional adjoint chargé de programmes de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) trouve nécessaire pour une bonne préparation des candidats à l’immigration. ‘Aujourd’hui, le Sénégal a testé un certain nombre de mécanismes de façon informelle de recrutement et de sélection des travailleurs migrants pour partir en Espagne. Il y a beaucoup de difficultés que ces derniers peuvent rencontrer s’ils ne sont pas préparés. Il est donc nécessaire de mettre un cadre pour permettre aux jeunes migrants de connaître les mécanismes qui s’offrent à eux, qu’ils sachent exactement où se rendre s’ils veulent migrer, ainsi que les voies légales avant de partir travailler à l’étranger’, a indiqué Laurent de Boeck.
L’atelier qui a vu la participation d’une cinquantaine de participants devrait être l’occasion de développer les meilleures pratiques, les besoins d’outils de sélection, de formation préparatoire et autres modalités qui permettraient d’augmenter les avantages et bénéfices que peuvent en tirer les migrants, les employeurs et les sociétés d’accueil et d’origine.
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