Le Gabon a toujours été une terre d’immigration pour les citoyens d’Afrique de l’Ouest. Certains ont réussi à trouver une place dans les sérails du pouvoir à Libreville. Il s’agit notamment du Béninois Maixent Accrombessi. Ce fils de vétéran de la Guerre d’Algérie a occupé, pendant sept ans, le poste stratégique de directeur de cabinet d’Ali Bongo. Victime d’un AVC en 2016, il a été désigné « haut représentant du chef de l’État », avant d'être démis de cette fonction pour le moins honorifique en 2019.
« Redonner le Gabon aux Gabonais normaux »
Tout au long de sa carrière politique, ce Bénino-Gabonais a essuyé les critiques de l’opposition qui voyait d’un très mauvais œil son ascension au poste de chef de cabinet d’Ali Bongo. Pour les adversaires de l’ancien parti au pouvoir, il faisait partie de cette fameuse « légion étrangère » qui dirigeait le Gabon. On lui rappelait régulièrement sa nationalité d’origine.
Dans la population gabonaise, les membres de cette "légion étrangère" ne comptent pas une pléthore de soutien. Ils étaient accusés de prendre le contrôle du Gabon. L'opposant Albert Ondo Ossa a d’ailleurs battu campagne lors de la dernière présidentielle sur ce ressentiment. Il promettait, s’il était élu, de "redonner le Gabon aux Gabonais normaux".
Démission d’Ousmane Cissé au bout de quatre jours
L’un des faits anodins, mais qui illustrent bien ce malaise relatif aux binationaux présents dans l’appareil d’État, c’est la nomination largement contestée du Sénégalo-Gabonais Ousmane Cissé à la tête de la Société d’énergie et d’eau du pays en mai 2023. L’homme est considéré comme un « étranger » par le Syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et de l'électricité. Pour cette organisation, il y a des « Gabonais compétents » capables d’être nommés à ce poste.
Le syndicat menaçait par ailleurs de faire grève. Ousmane Cissé n’a passé que quatre jours à son poste avant de rendre le tablier. Il craignait de ne pas pouvoir mettre en œuvre sa politique dans un contexte qui lui était peu favorable.
Des coffres-forts d’argent liquide retrouvés chez Mohamed Aliou Océni
L’autre membre de la "légion étrangère" tant décrié, c’est le Béninois Mohamed Aliou Océni. Il a été le directeur de cabinet adjoint de Noureddin Bongo Valentin, le fils d’Ali Bongo. Ce dernier occupait le poste de « coordinateur des affaires présidentielles » depuis l'AVC de son père, selon le journal "Le Monde".
Chez M. Océni, les enquêteurs ont trouvé, juste après le coup d’État du 30 août 2023, des coffres-forts débordant d’argent liquide, comme l’indique le média français. La même scène se serait produite chez le Coréen Kim Oun, chargé d’affaires au cabinet de l’ex-première dame Sylvia Bongo Ondimba. La liste des membres de cette « légion étrangère » est longue.
Le général Oligui Nguéma veut faire le ménage
Le chef des putschistes, le général Oligui Nguéma, est visiblement décidé à les éloigner de la "marmite" du pouvoir.
En effet, lors de son investiture le 4 août dernier, il a annoncé la révision des conditions d’attribution de la nationalité gabonaise. « Je m’engage à ce que les relations séculaires entre les Gabonais et nos frères étrangers soient toujours des relations de grande amitié, de tolérance et de concorde (mais) la politique et l’Administration dans un pays sont des domaines de la souveraineté nationale, le dire n’est nullement de la xénophobie », précisait-il. On n’a pas besoin d’être un devin pour comprendre que le putschiste indexait la « légion étrangère ».
6 Commentaires
Wakhdeuh
En Septembre, 2023 (20:12 PM)Euskeuy !
Reply_author
En Septembre, 2023 (20:36 PM)Reply_author
En Septembre, 2023 (16:06 PM)Tara
En Septembre, 2023 (02:33 AM)Pa_ritambalé
En Septembre, 2023 (22:12 PM)Reply_author
En Septembre, 2023 (04:20 AM)Zeum
En Septembre, 2023 (06:46 AM)Les Africains ont aucune idée pour développer ce continent.
Tout est ici méchanceté..
Participer à la Discussion