L’analyse de la vie politique qui se déroule dans notre pays, semble ne laisser aucun doute sur la stratégie mise en place afin de définir le profile de ses dirigeants dans un avenir plus que proche. En effet, L’activisme du président Abdoulaye Wade autorise à penser que ce dernier est en quête d’un successeur, s’il ne l’a déjà trouvé, parmi ses fils. Sa candidature annoncée n’est rien d’autre que l’arbre qui cache la forêt. Et dans cette forêt, la guerre fratricide qui se dessine pour désigner le « roi » sera impitoyable. Contrairement à l’allusion récente de Wade, les bouki et les gainde sont bel et bien dans sa famille politique. Quelques faits récents attirent, particulièrement l’attention, et autorisent à dire que le scénario est dans sa phase de mise en scène.
En effet, le premier acte se trouve dans l’éviction du ministre des affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio. Ministre trop médiatique, donc gênant, ce dernier a été défénestré par le clan Wade qui n’a pas manqué à ses habitudes. Jadis présenté comme le meilleur ministre des affaires étrangères de l’Afrique, Gadio a été livré en pâture à la meute. Tout le monde y est allé de son coup de dent féroce, Wade le premier. Après la curée, on lui substitua le plus domestiqué des fidèles de Wade. Un homme mou, insipide et fade, comme les aime le président. Ainsi, la protubérance du ministère hors norme confié à Karim peut enfin enfler à l’extérieur, sans jamais craindre l’ombre d’un ministre trop entreprenant. Suite à cela, on nous offrit le spectacle du revirement honteux d’Idrissa Seck.
En réintégrant le troupeau, Idrissa Seck démontre qu’il est un politicien de courte vue. En pensant que son heure était arrivée, il n’a fait que se précipiter dans la tanière des fauves qu’il connaît très bien. Bien entendu, cette transhumance ne surprend guère que ses plus fidèles admirateurs. En réalité il n’a fait qu’accomplir un acte qu’il a trop longtemps différé. Dès lors, il ne reste au djombor en chef, après avoir apprivoisé ce loup aux dents longues, qu’à rameuter le reste des brebis égarées encore loin des bois. Idrissa Seck vient de se griller, et plus tragique encore, en offrant sa peau pour faire le lit du fils que tout le monde s’accorde à mettre en pôle position dans l’ordre de la succession déjà planifiée.
En conclusion, il nous apparaît certain que le principal bénéficiaire de toute cette agitation, à moyen terme n’est personne d’autre que Karim Wade. Sur le plan interne, ce dernier va procéder de plus en plus à des inaugurations et autres livraisons de chantiers, à la création d’entreprises de transport à durée de vie limitée…à l’extérieur sa visibilité va se densifier, s’intensifier à travers des voyages tous azimuts, flanqué d’un ministre des affaires étrangères plus que transparent. Ainsi, les mesures du costume qu’ambitionne de porter le fils de… s’affinent de jour en jour. Notons au passage que le casting, lors de ces multiples événements à venir, fera en sorte de placer toute la horde derrière, pour bien montrer que le seul aspirant dominant est bien Wade fils. Entre bouki et gainde, on n’hésitera devant aucun obstacle pour que triomphe ce projet funeste au peuple sénégalais.
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