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Commentaire : Idrissa Seck ne sera pas candidat

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Commentaire : Idrissa Seck ne sera pas candidat

par Sidy Lamine Niasse

A la veille de l'ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle du 25 février 2007, le Sénégal se trouve à la croisée des chemins. Les ambiguités et les points obscurs qui ont tourmenté les Sénégalais durant le septennat de l'alternance, mais surtout depuis avril 2004, arrivent aujourd'hui à des points d'incandescence tels que tous les possibles inquiètent, s'ils ne poussent à s'interroger.

Beaucoup de choses ont changé, le temps d'un septennat. Le Sénégal n'est plus ce pays où deux acteurs décidaient à la place de tous. A savoir Tivaoune, au nom des Tidjanes et de la communauté musulmane, et l'église. A la faveur de l'alternance, la communauté mouride s'est retrouvée impliquée comme lieu d'influence, voire de décision.

Le pouvoir de l'alternance ne s'est pas limité à introduire cette nouvelle donne. Il fallait aussi penser aux régions, aux différentes éthnies, pour aboutir à des équilibres favorables. Me Wade, qui connaît bien les réalités du Sénégal, n'a souvent pas hésité à jeter un pavé dans la mare pour réussir son entreprise d'‘unification partisane’. Quelques exemples : - En jetant Abdourahim Agne en prison, le pouvoir a pu mesurer la mobilisation de tout le Fuuta. La communauté hal pulaar s'est bien mobilisée pour refuser d'être mis à l'écart à travers un de ses fils.

- En faisant de Mamoune Niasse un ministre-conseiller, en nommant Abdoulaye Baldé à un poste stratégique à la présidence de la République, en réhabilitant Khoureichi Thiam, en s'alliant Djibo Kâ, le chef de l'Etat a envoyé des signaux lumineux au Saloum, à la Casamance, au Sénégal oriental et au Djolof.

Malgré tous ces éléments de compensation et d'équilibre, il y avait encore des vides à remplir pour aller en campagne avec le maximum d'atouts possibles. Ainsi, Wade a pensé à l'ancienne donnée sociologico-religieuse avec le rappel d'Idrissa Seck. Ce dernier revient dans la ‘famille’,avec l'onction d'Abdou Aziz Sy Junior, et c'est pour mieux arrondir les angles avec Tivaouane.

Mais il fallait aussi en faire de même avec l'église. Le rappel de Jean-Paul Dias est une manière de ne pas laisser le champ libre à Robert Sagna. Car ce dernier, à l'image de Moustapha Niasse en 2000, pourrait bénéficier de l'électorat chrétien.

Le retour d'Idy, favorisé par un Serigne Abdoul Aziz Sy ‘Junior’ bien dans son rôle de médiateur suite au décès de Thierno Mountaga Tall, qui était un des plus grands régulateurs sociaux de la République, pourrait cependant être le véritable coup du Maître. Il a été.

Après qu'Idrissa Seck a déclaré sa candidature et son retour au Pds, son retrait de la course à la présidentielle aurait pu remettre en cause l'organisation du scrutin à la date prévue. Mais lundi prochain, quand l'Assemblée nationale aura sans doute abrogé ce texte de la Constitution, tout pourrait changer.

Les choses ont commencé à se mettre en place. A la suite de la troisième audience avec son ancien Premier ministre, le président Wade aurait convoqué Macky Sall et le président de l'Assemblée nationale, Pape Diop, pour diligenter la procédure d'abrogation de l'article 34. Et ce jeudi 1er février, le gouvernement a préparé un projet de loi qu'il a envoyé à l'Assemblée nationale. Si ce projet d'abrogation passe lundi, Idrissa Seck pourra renoncer à sa candidature en tant que membre du Parti démocratique sénégalais (Pds).

Il restera alors à l'ancien Premier ministre d'essayer de récupérer les fruits de cette réconciliation. Demain, le cas échéant, il pourrait se présenter comme celui qui aura réélu le président Wade, appelé de la dernière heure pour sauver un navire en perdition. Ce qui pourrait lui donner plus de poids dans la lutte de positionnement qui se mène au sein du Pds, pour l'après-Wade Mais tout cela n'occulte pas l'essentiel. La question est de savoir, en effet, si la campagne va se faire avec des acteurs qui s'appuieront sur des données économiques, sur des projets, ou plutôt sur la morale. Quand l'affaire Idrissa Seck et tant d'autres dossiers demeurent encore bien confus, ils sont nombreux, parmi les Sénégalais, à estimer que Wade et Idy se jouent du peuple. Attention donc au retour de bâton.

Pour sûr, la campagne pour la présidentielle de 2007 va s'articuler autour des questions de la morale, de la crédibilité des institutions de la République et de l'Etat de droit, de la corruption, etc. Or dans ce dossier de retrouvailles entre Idrissa Seck et Abdoulaye Wade, la majorité des gens retient qu'il y a beaucoup de non-dits.

 



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